ENQUÊTE SUR LE NUMÉRIQUE – RÉGION OCCITANIE – LES RÉSULTATS

« ENQUÊTE SUR LE NUMÉRIQUE ACADÉMIE DE TOULOUSE ET DE MONTPELLIER »
Décembre 2020 – 1237 réponses

La question du numérique est devenue incontournable dans les écoles et les lycées.

Le confinement du printemps dernier nous a contraint d’utiliser des outils numériques avec nos élèves, en toute improvisation. Malgré les discours ministériels lénifiants, les professionnel.les de l’Éducation Nationale ont dû faire face à une situation inédite : utiliser des outils sans y avoir été préparé.es pour la plupart.

Cette phase s’est révélée très chronophage, malgré la bonne volonté des acteurs et a accentué les inégalités des élèves. En plus des nombreuses questions techniques, la question pédagogique s’est posée : comment enseigner avec ces outils ?

De plus, cette période a mis en évidence des problèmes déjà existants : l’utilisation d’outils non conformes à la RGPD (Réglementation Générale de la Protection des Données), au sein de l’Éducation Nationale

Une dépendance au numérique

Le numérique dans les écoles, et les établissements, c’est le recours quasi systématique à des outils numériques pédagogiques pour faire l’appel, tenir le cahier de texte, informer les parents, etc…

Les ordinateurs ont été mis en réseau tant bien que mal, des serveurs ont été installés, parfois de capacité insuffisante, parfois des réseaux wifi qui fonctionnent…, les lycéen.nes ont été doté.es d’un ordinateur portable, sans qu’une réelle coordination ni concertation se mette en place entre les différents acteurs : Région, Départements, mairies, rectorat, inspections, personnels.

Ainsi la question de la maintenance et du fonctionnement de ces dispositifs se pose de plus en plus, assurée, encore, en large partie, aujourd’hui par des personnels en situation précaire, devant abandonner leur poste au bout de 6 ans, sans pouvoir pérenniser un savoir-faire accumulé dans l’établissement.

 

« ADAPTER LES OUTILS AUX BESOINS »

C’est avec toutes ces questions en tête, le souci d’avancer sur ces sujets cruciaux, mais peu abordés dans le fond, que nos deux syndicats Sgen-Cfdt en Occitanie ont lancé une démarche commune.

Une enquête a été menée auprès des personnels de nos 2 académies. Avec l’analyse des 1237 réponses, nous entamons une phase de réflexion et de rencontres auprès des décideurs.

Nous allons solliciter des audiences auprès de la présidente de la Région Occitanie, auprès de la rectrice interacadémique, auprès de conseils départementaux et de mairies, pour qu’enfin on puisse fonctionner avec des outils du XXIème siècle, avec l’intérêt pédagogique au premier plan, respectueux des règles de la RGPD, et pour amélioration des conditions de travail et la réussite des élèves.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui, de par leur participation à notre enquête, ont permis de collecter les données nécessaires à ce travail. Nous ne manquerons pas de revenir vers vous au fur et à mesure de l’avancée de ce dossier. 

Sur tous ces sujets, nous restons à votre écoute pour des situations que vous voudriez nous faire remonter.

 

LES RÉSULTATS ET NOS ANALYSES

 

98% des répondants considèrent qu’ils n’ont pas à assumer la charge de leur outil informatique professionnel. La dotation financière est prioritairement choisie mais les personnels ne sont pas fermés à une dotation.

Nous demandons :
• une prime d’équipement annuelle
• une indemnité pour les personnels pour les coûts induits (abonnement internet, énergie…)
• que ces dispositions s’appliquent à l’ensemble des personnels titulaires ou sous contrat, quel que soit le métier
• que le financement soit assuré par notre employeur qui est l’état.

 

 

La question concerne les élèves, l’équipement des personnels ayant été abordé dans la question précédente.
Les retours des répondants montrent que pour le primaire, la demande de matériel élève serait plus orientée vers un équipement des salles de classe.

Nous engageons une démarche en direction des instances académiques et départementales (Conseil Régional, Rectrice de grande région, Conseils départementaux…)

62% des répondants acceptent l’usage dans un cadre précis.
Seulement 22% des répondants ne souhaitent pas utiliser l’outil informatique personnel des élèves (BYOD).

Nous demandons à ce que les personnels bénéficient de formation sur l’usage pédagogique des outils informatiques et que les salles de classe des collèges et lycées soient équipées en conséquence.

 

 

Cette question concerne les utilitaires, antivirus, visios…
Les personnels sont d’accord pour utiliser des logiciels libres installés sur des machines fournies par l’employeur si cela permet de dégager un budget formation.

Nous préconisons l’utilisation de logiciels libres.
Nous demandons que les sommes dégagées par l’utilisation de logiciels libres soient sanctuarisées pour financer la formation des personnels.
L’utilisation de logiciels libres peut supposer la mise en place et la maintenance d’infrastructures adaptées.

 

Plus d’un tiers des répondants est prêt à participer à la conception d’outils professionnels si nécessaire, en contrepartie d’une décharge.

Nous demandons à ce que des moyens soient affectés à cette mission (ex : décharge partielle).
Cette disposition permettrait que les outils soient adaptés aux besoins, le concepteur étant également utilisateur.

87% des répondants attendent que des postes de responsables informatiques soient créés ou pérennisés sur les établissements et école.

Nous demandons la création en nombre suffisant de postes pérennes, à l’image des emplois de la filière ITRF. L’évolution des besoins ne permet plus le recours à des contrats précaires.

Les personnels sont prêts à s’engager dans un parcours de formation, les temps peuvent être plus ou moins longs (62% ponctuellement, 26% très occasionnellement), ce qui laisse la possibilité d’une formation brève sur un nouvel outil.

La formation doit pouvoir être adaptée aux besoins locaux.
Les temps de formation doivent être inclus dans le temps de travail.

Les attendus des répondants montrent la nécessité du renforcement du rôle des enseignants référents pour le numérique dans les circonscriptions, bassins et établissements.

Nous porterons cette demande lors des instances sur les moyens.
Nous revendiquons des proches du terrain et permettant la réactivité nécessaire. Ces moyens peuvent être une décharge d’activité de service. Ils peuvent se structurer à l’image des Pôles d’Appui de l’Académie de Toulouse pour lesquels il conviendrait d’attribuer plus de temps de décharge sur les bassins.

La réponse est à contextualiser. Le confinement a mis à jour des inégalités devant l’outil numérique au niveau des familles. 53% des répondants pensent qu’une assistance aux parents est nécessaire.

Nous relayons cette demande auprès de nos instances interprofessionnelles afin que ce sujet soit abordé au niveau CFDT.

Bien que chronophage, l’utilisation de l’outil informatique est indispensable et instaure une nouvelle relation pédagogique pour plus de la moitié des répondants.
Les utilisateurs formés y trouvent un gain de temps contrairement aux non formés, ce qui appuie notre demande de formation.

Nous revendiquons le droit à déconnexion pour chacun et chacune. Pour cela, il convient de mettre en place des chartes d’usage de l’outil numérique.

 

 

Les suites, nos démarches, nos actions

Les Sgen-CFDT Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon s’engagent dans une série de rencontres et de démarches avec les décideurs de notre Région et au niveau national pour faire avancer le dossier :
  • auprès de la présidence de la Région Occitanie
  • auprès des présidences de Conseils Départementaux
  • auprès de la Rectrice des deux académies
Nous faisons également remonter l’analyse des réponses obtenues et nos revendications auprès du ministère.
Pour l’amélioration de nos conditions de travail et de la réussite des élèves.

 

Sgen-CFDT Midi-Pyrénées

 Mail: toulouse@sgen.cfdt.fr

Tel:  05 61 43 71 56

Sgen-CFDT Languedoc-Roussillon

Mail : montpellier@sgen.cfdt.fr

Tel : 04 67 65 60 64