Réforme du bac pro au ministère de l’Agriculture

Déclaration liminaire du Sgen-CFDT au CNEA du 24 novembre 2021.

 

Mesdames, Messieurs, bonjour.

Ces propos liminaires, un peu longs, ce n’est pas habituel, portent sur le sujet principal de ce CNEA, celui de la réforme du bac pro, diplôme emblématique du ministère de l’Agriculture.
Nous n’interviendrons pas ou peu sur les textes car tout est inscrit dans ces propos et tout a été dit lors des groupes de travail et divers échanges.

Cette réforme ambitieuse présente des évolutions attendues et bien-pensées.
Les équipes y voient une possibilité pour surmonter les difficultés actuelles qu’elles rencontrent avec les élèves.

Le Sgen-CFDT déplore la remise en cause de belles idées comme celle de l’évaluation de l’Histoire-Géo en CCF plutôt qu’en épreuve terminale.

Les visées capacitaires faisant blocs sont pertinentes, notamment les compétences psychosociales, et les intitulés sont cohérents.
Les 8 GT ont permis de faire évoluer leur écriture.
L’approche capacitaire développée fait écho à celle développée en CAPA et en BTSA.

Le projet offre la possibilité aux équipes enseignantes de mettre en place des coopérations entre disciplines.

L’approche pluridisciplinaire est retenue, la décision prise dès le départ de flécher une partie de la pluridisciplinarité sur le tronc commun a crispé les relations entre matières techniques et matières générales.réforme du bac pro
La pluridisciplinarité telle qu’elle est écrite, est pensée pour permettre des projets transversaux faisant se rencontrer les matières générales et les matières techniques, tout en préparant les capacités des blocs 3 et 4.
C’est une façon de donner du sens, de laisser une autonomie dans les établissements, de faire confiance aux équipes tout en confortant les situations de terrain, supports des enseignements professionnels pour répondre aux attendus des professionnels, des territoires et aux aspirations des publics.

Cela suppose des évaluations en ECCF, afin de ne plus disperser les énergies dans des évaluations parfois « trop notionnelles », de moins en moins en phase avec les attentes des usagers et des familles.

Le Sgen-CFDT reste attaché au contrôle continue, de ce fait, l’équilibre instable 60/40 ne va pas assez loin, quelle objectivation de cette proportion ? Pourquoi pas 70/30 ?

La possibilité d’enseigner différemment, d’innover, et l’ancrochage des élèves en sortiront renforcés.

Cependant, le Sgen-CFDT alerte la DGER sur le manque de moyens pour réaliser en toute sécurité, les chantiers dits dangereux, les compromis trouvés seront-ils suffisants ?

Concernant la proposition d’ajouter des « notions/thèmes », elle ne satisfait pas le Sgen-CFDT, en effet, on y retrouve certes des notions mais aussi des objectifs créant de la confusion.
Pourquoi ces items plutôt que d’autres ? Pour nous, certains sont déjà dans les documents qui sont présentés à ce CNEA et d’autres ont leur place dans les documents d’accompagnement qui ont vocation à évoluer et à vivre…

Un accompagnement et une formation nécessaires

Tout ceci demande un accompagnement et une formation des équipes enseignantes mais aussi des Directrices et Directeurs-adjoints en charge de la pédagogie, permettant de consolider leur approche.
Toutes et tous veulent démarrer et avancer, il faut du temps de réflexion sur des documents consolidés et actés !
Accompagnement d’autant plus attendu que le rythme des réformes actuelles est soutenu.
L’implication de l’inspection et du Dispositifs National d’Appui sont indispensables pour faire de cette réforme une réussite.
La note de service sur le plan d’accompagnement et les documents qui vont avec, sont plus qu’attendus, dommage qu’hier en CT Formco ce plan d’accompagnement n’ait pu être présenté.

Les membres des instances régionales CTREA et CREA devront être informés du contenu de cette réforme.
Les DRAAF et les chefs de SRFD ne doivent pas passer sous silence son importance et son impact.
Cela appuiera le travail des Directrices et Directeurs-adjointe en établissement et donnera l’occasion de « causer » pédagogie dans ces deux instances où les sujets sont plutôt centrés sur les moyens et l’organisation !

Enfin, la mise en place de retours d’expériences (GT RetEx) sera bienvenue pour faire des points d’étape, pour permettre d’éventuels ajustements et pour faire vivre les documents d’accompagnement.

La réforme du bac pro ; une opportunité pour l’attractivité

Pour le Sgen-CFDT, grâce à cette réforme et malgré une conduite au pas de charge, l’attractivité du bac pro va être renforcée. Le prochain toilettage, attendu, des référentiels des secondes pros, consolidera cette dynamique.

Le Sgen-CFDT tient à faire part de son soutien auprès des collègues de l’enseignement privé où la gestion locale des moyens ne se fait pas dans les mêmes conditions que dans le public, notamment les heures de SCA et les semaines blanches.

On a vu là, la limite du tout distanciel pour une réforme aussi centrale qui a mobilisé autant d’actrices et d’acteurs : le terrain, la DGER, l’IEA, EDUTER, les OS.
Le distanciel a parfois généré des malentendus et des conditions d’échanges non optimales engendrant des crispations et le report de ce CNEA.

Nos filières pros spécifiques, adaptées et ancrées sur le terrain représentent une belle opportunité pour les prochaines campagnes de communication en vue d’un meilleur recrutement.

 

Pour terminer, le Sgen-CFDT réaffirme son souhait de voir le mode hybride retenu pour les instances et pour les GT à enjeux forts.
Le mode visio a montré son intérêt mais il ne doit pas devenir exclusif. Le retour au complet présentiel n’est pas obligatoire car il contraint de nombreux déplacements, donc des frais et de la fatigue et nous prive parfois d’expertes ou d’experts de qualité.
Nous profitons de ce point pour demander la feuille de route sociale de la DGER pour 2021-2022, principalement un point sur les prochaines dates des GT, CTEA et CNEA.

Concernant l’évolution de la situation sanitaire, nous souhaiterions un point complet lors du CNEA de la semaine prochain, le 30 novembre.

Merci pour votre attention.