Absences des élèves et des enseignant·e·s, manque important de remplaçant·es et de personnels, absence quasi totale de mesures concrètes de protection pour les personnels... cette rentrée de janvier 2022 est la plus chaotique que nous ayons connue depuis le début de la crise sanitaire il y a 2 ans.
Le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées appelle à une journée de grève le 13 janvier 2022
Après en avoir débattu, le Sgen-CFDT Midi Pyrénées appelle à la grève le jeudi 13 janvier 2022
Comme nous l’avons fait lors de l’alerte sociale déposée mi-décembre 2021, puis lors des différentes instances qui se sont tenues la semaine de la rentrée, nous demandons à notre employeur de soutenir et de protéger les personnels de l’Académie de Toulouse.
Nous invitons l’ensemble des personnels à se rassembler :
- 09 – à Foix – 10h30 devant l’inspection académique,
- 12 – à Rodez – Manif à 14h30 à mail de Bourran,
- 31 – à Toulouse à 14H00 à Arnaud Bernard (direction la Préfecture)
- 32 – à Auch – 14h devant la DSDEN.
- 46 – à Cahors à 11h – place Chapou,
- 65 – à Tarbes à 10h30 Place de la Mairie,
- 81 – à Albi – 11h devant la DSDEN,
- 82 – à Montauban à 14H00 devant la DSDEN du 82
Encore une grève ?
Au Sgen-CFDT Midi-Pyrénées, nous portons un regard lucide et mesuré sur la grève. Nous avons inscrit dans notre résolution : « L’appel à la grève n’est pas un moyen d’action privilégié en soi. Nous appellerons à la grève lorsque nous estimerons qu’elle est de nature à peser significativement sur le cours d’un processus de négociations. » .
Il nous semble que la situation, aujourd’hui, est devenue intenable et que le ministère reste sourd à nos appels et à la plupart de nos propositions. Les personnels sont épuisés, exaspérés et se sentent méprisés. Appeler à la grève nous semble donc aujourd’hui une nécessité.
Grève du 13 janvier : pourquoi le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées a-t’il rejoint-il le mouvement ?
Des absences qui se multiplient partout
A quelques jours de la rentrée de janvier 2022, le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées constate que les établissements et les écoles de l’Académie ont de plus en plus de mal à fonctionner et ne voit pas comment cette situation pourrait se poursuivre très longtemps. En effet, les absences se multiplient partout sur le territoire : dans les collèges de nombreux personnels étaient absents dès le jour de la rentrée, et cette proportion a tendance à augmenter depuis. De plus, une forte proportion d’élèves est bien sûr aussi absente et ne peut suivre les cours. Cela pose la question de la tenue des examens selon les modalités prévues, notamment pour ce qui concerne le baccalauréat.
Des personnels livrés à eux-mêmes
En ces premiers jours après la rentrée de janvier 2022, les personnels se retrouvent souvent démunis pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions sanitaires et de sécurité : un système, déjà à bout de souffle en temps normal, a trouvé ses limites depuis que la crise sanitaire a débuté et ne tient plus que par l’engagement d’agents qui ne se sentent, le plus souvent, pas soutenus par leur employeur ! La colère monte partout devant le mépris affiché chaque jour par celui qui devrait avoir à cœur de les soutenir et de les protéger, mais qui préfère passer son temps à communiquer et à pavoiser dans les médias sur son extraordinaire bilan de ministre de l’Éducation Nationale…. La situation devient explosive dans de nombreux établissements et de nombreuses écoles !
Des revendications non satisfaites depuis deux ans !
Depuis le début de cette crise, nous n’avons cessé d’alerter notre employeur sur les difficultés rencontrées ; nous avons proposé des solutions ; nous avons été écoutés mais presque jamais entendus ; nous avons encore moins vu les choses changer sur le terrain !
En cette rentrée de janvier 2022, nous réitérons donc ici des demandes simples et raisonnables, qui seraient à même de permettre l’accueil des élèves dans de bonnes conditions, ainsi que de protéger et soutenir les personnels de l’Éducation Nationale de l’Académie de Toulouse.
Le sentiment d’être méprisés
- Que le ministre cesse de traiter les personnels dont il a la charge par le mépris et de mentir à l’opinion publique ! Dernier exemple en date, son mensonge en direct sur France Inter via le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le lundi 3 janvier : non, les directeurs et directrices d’école et les chefs et cheffes d’établissement n’ont pas été prévenu·e·s avant la presse de la mise en place du nouveau protocole ; ils ont reçu un mail un peu avant minuit, la veille de la rentrée, avec des mesures censées s’appliquer immédiatement… Encore hier, Jean-Michel Blanquer a affirmé que les enseignant.e.s étaient bien protégé·e·s et qu’ils·elles étaient même moins contaminé·e·s que d’autres, ce qui est évidemment faux !
Grève du 13 janvier : ce que le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées revendique :
Des personnels enfin vraiment protégés
- La fourniture de masques FFP2 ou à tout le moins chirurgicaux pour tous les enseignants qui le demandent : les masques en tissu qu’on nous livre sont peu adaptés pour faire cours et ne sont utilisés que par une petite minorité des enseignants. Les autres achètent sur leurs propres deniers les masques dont ils ont besoin. Cela est inadmissible et dure depuis deux ans, malgré nos relances à tous les niveaux du système éducatif !
- La mise en place dans toutes les classes de capteurs de CO2 et là où l’aération ne peut se faire dans l’immédiat de façon correcte, l’achat de purificateurs d’air !
Mise en place des moyens humains
La crise que nous traversons aujourd’hui n’est pas seulement liée à la Covid-19 : elle est le résultat d’un sous-investissement durable et important dans les moyens de remplacement. C’est pourquoi nous réclamons toujours et encore :
- La mise en place de moyens humains pour accueillir, surveiller et accompagner les enfants des classes dont le professeur est absent le matin à 8h00, et qui ne peuvent être répartis dans les autres classes des écoles.
- Le recrutement immédiat de professeurs des écoles remplaçants, par exemple par l’ouverture de la liste complémentaire, ainsi que l’embauche de contractuels dans le second degré.
Communiquer, clarifier et anticiper : mission impossible à l’Éducation Nationale ?
A tous les niveaux, notre institution doit revoir sa communication sur le télétravail des administratifs, les cours hybrides ou à distance des enseignants. Cela passe notamment :
- Par la réception des directives et des protocoles avant que notre ministre ne communique par la presse, avec un délai de mise en application raisonnable.
- Par l’assurance que le ministre s’assure que le protocole sanitaire de l’Education Nationale soit vraiment applicable par ses personnels.
- Par une communication du ministre qui ne laisse pas croire à l’opinion publique que les enseignant.e.s peuvent en même temps assurer leur travail en classe, donner du travail aux élèves absents, assurer le service minimum pour les enfants de soignants, alimenter de travaux à distance les élèves dont l’enseignant est malade.
- Si les écoles et les établissements devaient rester ouverts avec un grand nombre d’élèves absent·e·s, il est nécessaire de s’occuper d’eux ! Pourquoi n’a-t-on pas recruté depuis deux ans des enseignants capables d’assurer un minimum de suivi et de cours à distance pour les élèves devant rester chez eux ? Ce manque de souplesse et d’inventivité est sidérant !
- Que le ministère anticipe les difficultés liées aux absences de personnel et à la charge de travail accrue due à la pandémie, en recrutant de manière pérenne des enseignants mais aussi du personnel administratif pour aider les directrices et directeurs d’école, les personnels de direction, les circonscriptions, les services à l’I.A.…
- Par une large mise en place du télétravail pour les personnels des services du rectorat de l’Académie de Toulouse.
- De même, on aurait pu commencer à équiper les classes en matériel permettant aux élèves devant rester chez eux d’assister au cours en visioconférence. Rien n’a été fait sur ce plan-là.
- Nous n’avons même pas encore la garantie que les enfants d’enseignant·e·s pourront être accueillis dans les centres qui vont être mis en place pour les enfants de soignant·e·s !
- La mise entre parenthèses des APC, des temps de formation, des animations, des évaluations CP, des constellations pour les enseignant·es jusqu’aux vacances d’hiver. Il en va de la santé physique et psychique des personnels.
Aller plus loin sur la rentrée de janvier 2022
Lire la lettre unitaire au ministre sur la situation dans les écoles, collèges et lycées.
La FAQ du ministère une énième fois actualisée ce 6 janvier 2022.