Le compte rendu de la Commission Blanchet du 16 mai 2018 au Rectorat de Toulouse par le Sgen-CFDT
INTERVENTION LIMINAIRE DU SGEN-CFDT
Madame La Rectrice de l’Académie de Toulouse,
Le Sgen-CFDT tient tout d’abord à vous remercier pour votre volonté affichée d’écouter le point de vue des organisations syndicales représentatives des Personnels de Direction ce mercredi 16 mai 2018.
En effet le Sgen-CFDT attache beaucoup d’importance au dialogue social indispensable à nos yeux pour améliorer le fonctionnement du service public et ce d’autant plus que nous pensons que c’est au plus près du terrain que les décisions politiques prennent du sens.
Nous tenons à affirmer que nous partageons comme avec votre prédécesseur votre attachement aux valeurs de la République qui nous apparaissent indispensables pour construire une société plus juste.
Cependant Madame La Rectrice, le respect que nous avons pour votre fonction nous oblige à vous dire le ressenti et à vous rappeler le quotidien des Personnels de Direction.
Les récentes mesures prises par notre Ministère ne recueillent pas l’adhésion de la profession qui pourtant on vous l’assure restera loyale.
Les Personnels de Direction pensent que l’on nous écoute mais que l’on ne nous entend pas.
Concernant le nouveau Bac : le Sgen-CFDT pense que le projet de ce nouveau bac tourne le dos aux objectifs affichés et alourdit encore la charge de travail des personnels de Direction.
Injonctions et directives à nos yeux réduisent la liberté pédagogique des équipes et réduit l’autonomie des établissements que le ministère prétend promouvoir.
Cela démontre bien le manque de confiance du ministre envers les personnels en général et les personnels de direction en particulier.
Concernant le Parcours sup : force est de constater que les moyens nous semblent insuffisants par rapport aux ambitions affichées.
Que feront les élèves ayant essuyé des refus sur l’ensemble de leurs demandes?
Quelles projections sur le nombre d’élèves ayant 100% de réponses négatives au 22 mai et 100% de « en attente » en fin de procédure normale?
Comment vont s’articuler procédure complémentaire et commission sur les cas de non affectés?
Dans le cas où le vœu préférentiel de l’élève correspond à des formations en tension, des places supplémentaires sont elles prévues, si oui places BTS ou licence?
Bien sûr les EPLE avec psyEN vont s’organiser pour pouvoir répondre aux inquiétudes légitimes des jeunes et de leurs parents en proposant des actions idoines. Vous noterez que c’est une charge de travail supplémentaire pour tous les personnels impliqués dans Parcours Sup et donc aussi pour les personnels de direction.
Concernant la réforme de la voie professionnelle et la carte des formations : nous tenons, Madame la Rectrice, à vous faire part de l’inquiétude des personnels de Direction. Qui pilotera l’élaboration de la carte des formations ? Quel sera le rôle de chacun : Région, Rectorat, Branches…
Qui définira les priorités en matière de carte de formation ?
Le travail effectué par les services de l’éducation Nationale sera-t-il remis en cause ?
Quel devenir pour la taxe d’apprentissage? Quel financement pour les LP, les SEP ?
Au niveau apprentissage, y aura t il une réelle égalité de traitement entre le public et les établissements privés ?
Concernant les collèges Nous souhaitons vous faire part de nos inquiétudes ; en effet après deux ans d’un travail acharné les équipes voient la remise en cause de la réforme de 2016 et ont du mal à entrevoir une ligne claire et innovante dans les décisions prises telles que le retour du redoublement. Les personnels de direction ont perdu en crédibilité et peinent à engager les enseignants dans de nouveaux challenges. D’autant plus lorsque les moyens ne sont pas à la hauteur des objectifs affichés notamment pour les devoirs faits.
Ce n’est peut être pas encore d’actualité, mais ne faudrait il pas que notre institution commence à réfléchir sur les conséquences pédagogiques, professionnelles, humaines, pratiques du vieillissement des enseignants qui vont devoir travailler face ou avec des élèves au delà de 62 ans jusqu’à 67 pour certains… Cela ne va pas être simple : fatigue, conflits avec élèves, ‘burnout’, déphasage générationnel, arrêts, maladies longue durée, remplacements…
Madame la Rectrice que dire de tous ces enseignants qui ne sont plus remplacés et qui nous laissent seul souvent face à des parents mécontents? C’est pourquoi pour anticiper le Sgen-CFDT demande la création d’un groupe de travail afin d’œuvrer à une plus grande équité afin de trouver des solutions afin que chaque élève sur tous les territoires puisse bénéficier des enseignements auquel il a droit
La liste pourrait être longue mais vous en conviendrez Madame la Rectrice nous avons beaucoup de questions et peu de réponses; et ce sont les personnels de direction qui doivent gérer les situations dont ils ne portent aucune responsabilité
C’est pourquoi Madame La Rectrice, parce que nous croyons que seul un service public de qualité est garant de la cohésion sociale pour le mieux vivre de tous les usagers, le Sgen-CFDT soutient la mobilisation du 22 mai.
Enfin pour conclure Mme la Rectrice, on parle aujourd’hui dans tous les discours institutionnels de l’école de la confiance et de la bienveillance ; pour le Sgen-CFDT l’école de la confiance et de la bienveillance se construit en entendant les Personnels.
PREAMBULE de l’ADMINISTRATION
Comme le souhaitait le Sgen-CFDT, un relevé de décisions de l’administration, un relevé de décisions à l’issue des Commissions Blanchet sera diffusé directement à l’ensemble des Personnels de Direction.
Madame la Rectrice prend la parole pour s’exprimer sur l’Ecole de la confiance évoquée dans la déclaration liminaire du Sgen-CFDT. Elle souhaite que cette Ecole de la confiance soit au cœur d’une feuille de route académique qui prendre en compte à la fois la dimension territoriale et les réseaux d’établissements. Elle nous invite à nourrir cette réflexion. Madame la Rectrice propose un travail sur une consultation dans les mois à venir, sur la confiance et la co-construction, en lien avec la rectrice de Montpellier, pour constituer la région académique. Le projet académique qui viendra sera fondé sur les actions portées par les Personnels de Direction et sur les leviers, afin d’assurer les fonctions du chef d’établissement qui est le premier pédagogue.
DEVOIRS FAITS
Parmi les priorités de la rentrée 2018 dans le 2d degré : « devoirs faits ». Madame la Rectrice a rencontré le collège des inspecteurs et visité différents établissements pour avoir une vue globale de ce qui se pratique.
Concernant les moyens : enseignants et AED + services civiques (actuellement 920 services civiques sur l’académie, occupés principalement sur le dispositif « devoirs faits »). Les crédits seront renforcés et des moyens en heures sup. seront attribués.
Sur une base de 4 heures hebdo. sur un petit collège, le rectorat donnera 3 heures sur 4, la 4ème heure sera à prendre sur l’autonomie de l’établissement… Sur un gros collège, sur 6 heures ; 4 seront données par le rectorat et 2 seront à la charge de l’EPLE… L’académie soutien également le dispositif par des crédits à destination des associations. L’administration rattachera également les TZR inoccupés (…) sur les collèges.
Ces mesures seront précisées au cours des prochains jours. Ainsi, le dispositif pourra être mis en place en toute connaissance de causes.
Pour Madame la Rectrice, concernant la réforme en collège, il n’y a pas de virage à 180° : interdisciplinarité, devoirs faits, par exemples, suivent dans un fil directeur dans la durée.
Madame la Rectrice ajoute qu’on voit bien les choses se construire dans un sens cohérent, et qu’on est en permanence dans l’impulsion-conviction.
Parmi les autres priorités, il y aura aussi une réflexion menée sur le latin, les bi-langues et les stages de réussite scolaire.
Madame la Rectrice évoque également le chant choral. Aujourd’hui, 80% des établissements ont une chorale. Elle souhaite faciliter à la rentrée la mise en œuvre d’un enseignement facultatif de chant choral.
PARCOURS SUP
On est sur les derniers calages, c’est le début d’une étape qui va durer jusqu’à la veille du bac. L’administration se dit à l’écoute des personnels de direction et, au vu de ce qui remonte, le SAIO s’estime très serein avec ce dispositif.
Madame la Rectrice insiste sur le fait que plus on est dans l’autorité académique et ministérielle, plus on est dans la pression, et estime que cette première année aura, en terme de communication, un retentissement fort. Elle insiste également sur l’importance de l’information et de la communication pour que ça se passe bien.
Remontées de classements : pour les formations sélectives, il y a un classement effectué. A ce jour, 61 formations sur 250 n’ont pas fait remonter le classement. Classements et quotas (boursiers, …) donnent le classement final. A l’arrivée des résultats, ce sont les équipes qui devront expliciter auprès des élèves et les aider à faire un choix, dans l’ordre de la liste d’attente. L’heure des remontées : ce sera le 22 mai à 18h.
Il y aura 3 typologies :
1) majoritairement des bacs pro. éligibles aux bac.pro BTS ;
2) ceux dont les vœux sont en attente (sélectives ou non sélectives), le travail d’accompagnement débutera à partir du 23 mai ;
3) ceux qui ont au moins une réponse positive : un accompagnement sera mis en place pour aider à choisir. Ainsi, le 3ème groupe laissera les places au 2d groupe. Tous les matins à 8h jusqu’au 8 juin, ils auront une nouvelle notification.
Une commission académique, sous la présidence de Madame la Rectrice, pourra être saisie pour trouver une solution. Le jeune aura la possibilité de saisir la commission académique afin de l’aider à trouver une solution. Un réexamen de situation est possible, notamment pour les élèves sportifs de haut niveau ou porteurs d’un handicap : ce sont les établissements qui doivent se manifester auprès de la commission. L’administration cible 80% des candidatures actées au moment du bac. Pour ceux qui ont « non » partout, un accompagnement sera effectué par les établissements et la commission. Il faudra préparer des réponses collectives, notamment pour les filières en tension non sélectives (psychologie, STAPS, …).
BTS – CPGE : que se passe t-il quand c’est « non » ?
Un courrier automatique est adressé au jeune qui n’est pas classé. Il peut solliciter le chef d’établissement et il peut faire un recours, d’où le n° vert professionnel (à destination uniquement des professionnels : PP, personnels de direction, …) mis en place prochainement. N° ouvert de 10h à 12h et de 14h à 16h.
L’administration insiste sur les mots clefs : expliquer, rassurer, accompagner. Une organisation est à prévoir dans les premières heures du 23 mai. Les données transmises au personnel de direction permettront d’avoir une action ciblée (par classes, par spécialités). Le 23, tous les psyEN seront dans les établissements.
Commentaire du Sgen-CFDT : il va falloir beaucoup de monde…et il est fort probable que tous les établissements ne puissent bénéficier d’un psyEN.
Madame la Rectrice ajoute que la venue des psyEN en établissement se fera sur le qualitatif et insiste sur le rôle des PP.
Au sein des établissements d’origine, il y aura un suivi opérationnel, notamment en ce qui concerne les places vacantes. Un message de proximité, via l’ENT, sera adressé aux élèves, aux familles.
Madame la Rectrice ajoute qu’un des deux grands changements dans ce nouveau dispositif, c’est l’humain. « C’est un vrai travail qualitatif qui nous revient ».
La commission académique présidée par la rectrice, pourra s’adresser au chef d‘établissement pour qu’un élève soit admis dans une formation.
Fin septembre, un retour d’expérience aura lieu pour améliorer Parcours Sup. Il n’y aura pas, cette année, d’étape de simulation.
GROUPE LAÏCITE ACADEMIQUE
Composé d’un professeur agrégé d’histoire-géo., d’un Personnel de Direction et de 3 membres de l’équipe mobile de sécurité, le groupe aura 3 missions :
– faire un état des lieux, atteinte à la laïcité (remontée trimestrielle) ;
– prévenir les atteintes à la laïcité : politique volontariste de formation ;
– intervenir des les établissements où sont signalées les atteintes à la laïcité.
Il y a actuellement peu de remontées concernant les signalements.
Un vademecum sera rédigé et communiqué en fin d’année.
FORMATION PROFESSIONNELLE
L’académie de Toulouse fonctionne en réseaux professionnels, alors que celle de Montpellier fonctionne plutôt en réseaux géographiques. Le pilotage académique a la volonté de rapprocher ces deux façons de fonctionner. Il s’agit de conduire en simultané la transformation de la carte (initiale, apprentissage). Concernant l’apprentissage, il y aura un appel d’offre au mois de juin.
Depuis février, des réunions départementales accompagnées par les services académiques, ont fait des remontées de propositions afin de se rapprocher du fonctionnement de Montpellier. L’académie de Montpellier participera à certaines réunions.
Création à l’échelle de la région Occitanie de 21 filières, au lieu des 13 actuellement dans l’académie de Toulouse. Elles seront déterminées par la Région en concertation avec les branches professionnelles.
Concernant la formation professionnelle, il y aura un impératif budgétaire : la transformation de l’offre se fera à moyens constants. Cette transformation se fera par la création de formations nouvelles hypothéquées par la fermeture ou la réduction de capacités ailleurs. L’administration envisage, parfois, de délocaliser telle formation d’un établissement vers un autre.
Madame la Rectrice insiste sur la dimension territoriale. Certains territoires sont sous-équipés, notamment 2 départements dont le Tarn-et-Garonne. Un travail sera à effectuer en collège sur l’inflexion. Madame la Rectrice ajoute que, sous l’axe de la formation professionnelle, se joue aussi l’égalité filles-garçons et se pose le problème du genre. Elle ajoute que la question du genre se pose déjà en primaire. Le SGA propose sur certaines filières, notamment en GA, moins en quantité mais avec un meilleur accompagnement.
Concernant les CPA prioritaires (il y en a 104 dans l’académie, dont 34 dans le 321 – alors que la Haute-Garonne représente 50% du public prioritaire), l‘administration souhaite un public plus mixé et souhaite revisiter la carte car les CAP ne doivent pas être concentrés dans certains établissements pour ne pas multiplier les difficultés.
QUELQUES INFORMATIONS DIVERSES
Mercredi 6 juin, la MGEN organisera une formation dans le cadre des journées de l’encadrement.
Les clefs OTP seront prises en charge par le rectorat.
RGPD : travail avec la Région : une application à moitié satisfaisante pour la rentrée 2018 mais qui devient satisfaisante en 2019. Il s’agira de donner pour l’ensemble des lycées toutes les options à la région et les adresses. Cependant, il faudra communiquer aux parents l’information et la procédure pour s’y opposer s’ils le souhaitent. Un courrier à destination des parents sera à distribuer aux parents pour leur expliquer la démarche pour s’opposer à cette communication.
Établissements mutualisateurs paye : désormais, il y aura une déclaration sociale nominative pour l’ensemble des payes qui ne concernant pas les fonctionnaires. Un seul établissement payeur s’occupera des déclarations à tous les organismes. Ces déclarations deviendront mensuelles.
Il faut se spécialiser : 3 scénarios prévus par la Région :
– un service mutualisateur strictement académique ;
– une solution s’appuyant sur la cartographie des GRETA (4 établissements) ;
– une structure départementale avec un établissement mutualisateur.
Ces solutions sont en réflexion.