Déclaration liminaire du Sgen-CFDT et vote de la carte des formations professionnelles.
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT Midi-Pyrénées au CSA académique du 16/01/2023. |
Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité Social d’Administration Académique,
Nous voici réunis en ce début d’année 2023 pour installer le CSA issu des élections professionnelles de décembre dernier. L’occasion d’adresser tous nos vœux aux membres qui composeront cette instance, et pourquoi pas à cette instance elle-même.
Seuls 40 % des personnels ont pris part au scrutin pour désigner leurs représentants en CSA académique. Nous l’avons déjà dit et nous le redirons, nombre d’agents ont été découragés par les modalités de vote voire empêchés par des dysfonctionnements, mais cela n’explique pas en totalité une si faible participation. Trop nombreux sont aussi celles et ceux qui n’ont pas vu l’intérêt de voter pour une instance jugée de peu d’utilité pratique ou tout simplement méconnue. Et qui pourrait leur donner complètement tort ? Il nous appartient donc de faire de cette instance un lieu de travail et d’échange efficace, au bénéfice des personnels et du service public d’éducation dans notre académie.
L’instance est nouvelle donc, mais il est bien des continuités entre CTA et CSA, dans les fonctionnements mais aussi dans les sujets sur lesquels nous vous interpellions, nous vous interpellons et nous vous interpellerons encore. Dans cette liste non exhaustive, il sera très sûrement question de l’attractivité et de l’entrée dans nos métiers, question des moyens et de leur répartition, question des relations entre les agents et leur administration. Nous déplorons les retards et les approximations ministérielles ainsi que les divergences d’interprétation entre académies, aussi bien sur le fonctionnement des instances que sur leurs attributions. Ainsi, le Rectorat de Toulouse s’appuierait sur l’article 51 du décret 2020-1427 pour ne plus voter les cartes scolaires qui ne seraient plus que soumises à « examen ». Rappelons tout de même que l’examen, c’est l’observation mais aussi la critique. Autrement dit, examiner c’est débattre. Et si ce débat ne se conclut plus par un vote formel, cela ne doit pas nous empêcher, nous organisations syndicales, d’émettre des avis sur les mesures proposées.
Ainsi, l’enveloppe budgétaire annoncée semble insuffisante tant dans le premier degré que dans le second. Dans le premier degré, la baisse d’ETP annoncée est plus faible que la baisse d’effectifs d’élèves certes. Mais les ratios professeurs/élèves en hausse cachent des réalités disparates et bien éloignées des abstractions statistiques. Par exemple, en Tarn-et-Garonne, les dédoublements des grands sections de maternelles (GS) en éducation prioritaire était de fait impossible à la RS 2022.
Dans le second degré, la hausse des ETP ne permet pas d’accompagner les créations ou montées en charges d’établissements sans envisager des redéploiements et sans pour autant améliorer la situation dans les établissements les plus saturés, nous l’avons bien vu ce matin en GT sur les emplois de documentalistes.
Mais nous devons nous éloigner des compétences de ce CSA pour vous interpeller, Monsieur le Recteur, sur les modifications paramétriques de notre régime de retraite annoncées par le gouvernement. Vous le savez, la CFDT a une histoire singulière face aux réformes successives. Nous ne pouvons être accusés d’avoir eu un positionnement univoque : nous savons soutenir les réformes nécessaires et équilibrées, nous dénonçons celles qui ne le sont pas. Pour notre organisation syndicale, le report de 2 ans de l’âge légal est à la fois inutile et injuste.
Inutile, car le déficit projeté de 12 milliards d’euros pour 2027 équivaut à 3 % des dépenses annuelles de retraites. Un tel déficit ne met pas notre système en danger.
C’est d’ailleurs le résultat de la politique des réformes passées pour lesquelles la CFDT a toujours pris ses responsabilités. S’il y a bien un sujet financier, il doit se régler sans report de l’âge légal de départ.
Car repousser l’âge de départ légal à la retraite à 64 ans est une mesure profondément injuste ! Dans notre champ professionnel, on pense souvent que nous serons peu concernés car les enseignants n’auront souvent pas leurs annuités à 64 ans. Pourtant, cette réforme impacterait fortement nombre de personnels. D’abord parce que tous les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas enseignants, ni même de catégorie A. Ensuite, parce que même les enseignants et les autres catégories A ne l’ont pas toujours été. Enfin, parce que tous peuvent avoir commencé à travailler jeunes, notamment pendant leurs études. Et même pour ceux qui auraient commencé à travailler tard et n’auraient pas leurs annuités, repousser l’âge légal à 64 ans c’est les empêcher de partir plus tôt même s’ils étaient prêts à assumer une importante décote. Cette réforme pénalisera donc tous ceux qui ont commencé à travailler tôt, mais aussi tous ceux qui ont des métiers pénibles ou qui peinent à se maintenir en emploi.
Rappelons au passage que les professeurs des écoles sont les seuls fonctionnaires à ne pas pouvoir partir à la retraite à leur date anniversaire. On épuise les personnels en place et dégrade la qualité du service public. Nous regrettons également l’absence de mesures sur les polypensionnés, de plus en plus nombreux dans l’Éducation Nationale, et toujours mal lotis au moment de liquider leur pension.
Parce que cette réforme est aussi inutile qu’injuste, le Sgen-CFDT appelle à une journée de mobilisation le 19 janvier 2023.
Dans la triste litanie des décisions prises sans concertation et dans la précipitation, nous conclurons sur l’établissement d’une heure de remédiation en français et en mathématiques au collège. L’intention est évidemment louable. Mais comment organiser l’intervention de professeurs des écoles en collège, surtout dans des territoires où la semaine d’école est répartie sur quatre jours et demi ? Et que dire de la suppression pour ce faire de l’enseignement de la technologie en classe de sixième ? Manière brutale et méprisante de gérer la pénurie d’enseignants. Brutale puisqu’elle aboutit à réduire les services de nombreux enseignants à l’heure où se répartissent les dotations globales horaires. Méprisante pour les enseignants investis dans des progressions pédagogiques pluriannuelles. Il existe pourtant des heures d’accompagnement personnalisé qui pourraient être utilisées pour cette remédiation.
Le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées vous remercie pour votre écoute et pour l’intérêt porté à ses interrogations.
Charlène Roque et Cyril Mazzon, élus au CSA Académique pour le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées
Ci-dessous les propositions d’évolutions de la carte des formations professionnelles pour la rentrée scolaire 2023 soumises au vote.
CONTRE : FSU et FO (6 voix)
POUR : SGEN et UNSA (4 voix)