Déclaration liminaire du Sgen-CFDT lors du CTA du 15 novembre 2021.
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CTA du 15 novembre 2021Académie de ToulousePropos liminaire |
Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les membres de l’Administration, chers collègues et camarades,
L’information a été très mal percue par les fonctionnaires de l’Education Nationale : le ministère de l’Éducation nationale a rendu 75 millions d’euros au titre de l’année 2021. 75 millions d’euros non dépensés au regard des autorisations de crédits et d’engagements prévues par les lois de finances 2021. A l’heure où il manque des AED, des AESH, des remplaçants, où les heures supplémentaires peinent à être payées, où les services du rectorat peinent à travailler correctement par manque d’effectifs sufissant les conduisant à être « underwater » comme le déclarait Mme la SGA lors du GT AESH. Alors, comment comprendre un tel geste comptable ?
Entendre ces chiffres est, à raison, considéré comme du mépris, par bien des agents qui ont été confrontés à de grandes difficultés – ils sont nombreux -, voire à des souffrances au travail, du fait du manque de moyens à différents niveaux pour mettre en œuvre le service d’éducation.
En effet, le Sgen-CFDT n’a eu de cesse de critiquer la politique de remplacement des heures postes par des heures supplémentaires. Intensifier le travail des enseignantes et enseignants n’est pas une solution soutenable pour le service public. De plus, il était sans doute possible d’améliorer le remboursement des frais de déplacement des agents et d’augmenter les montants de prime d’équipement pour tous les agents (dépenses en masques FFP2, prime informatique, etc. ). Enfin, il était également envisageable d’accélérer le repyramidage de la filière administrative, proposition que le Sgen-CFDT a toujours défendue.
L’Education Nationale, en rendant ce pactole, n’a pas pris sur son superflu mais sur son indigence !
La rentrée 2021 s’est passée mais le « climat scolaire » (appelation de style météorologique) se dégrade dans de nombreux établissements où les enseignants et les personnels de direction font face à des incivilités et agressions de plus en plus nombreuses. Quel remède à cela ? Une présence adulte plus importante (AED), un ré-apprendre du vivre-ensemble ? Il faut y réfléchir dès maintenant, ensemble, il y a urgence.
L’articulation entre l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat n’est pas non plus satisfisante. Le Sgen-CFDT demande depuis maintenant deux ans une véritable réflexion sur cet enjeu qui impacte l’école publique afin que notre académie soit expérimentale, mais cette requête reste lettre morte.
Que dire également de l’accueil de plus en plus important d’élèves allophones dans nos écoles, collèges et lycées ? Que leur offre-t-on ? Au mieux, des cours de FLE (2h par jour) puis une immersion dans les classes au lieu de réllement mettre en place un système spécifique comme pour les classes ULIS avec des enseignants détachés à plein temps pour, outre la langue, leur apprendre spécifiquement les compétences de base et les codes de notre société.
La République doit donner plus à ceux qui ont moins, telle est une boussole indispensable dans la prise de décision. Au Sgen-CFDT, cette ambition est au coeur de notre projet éducatif.
En vous remerciant pour votre écoute, nous vous prions de croire, Monsieur le Recteur, à l’attachement pour notre service public d’éducation.
Fabian BERGÈS et Nadine BIELLE,
Élus Sgen-CFDT Midi-Pyrénées au CTA.