J’ai fait passer une (grande) partie des #ÉvaluationsCP en français… mes impressions et quelques conseils…

Les évaluations diagnostiques CP 2017 animent les discussions dans les cours de récréation et dans les salles des maîtres-ses... Voici un simple témoignage à un instant T dans une classe comme une autre...

Evaluations 2017 en CP au programme de ma journée… Ce vendredi, pas d’appel de ma circo pour un remplacement donc je suis mis à disposition de mon école de rattachement; la veille au soir, lors de la réunion des BD, l’IEN a bien précisé que dans ce cas de figure, priorité doit être donnée à la classe des CP pour un travail de surnuméraire (objectif: 100% de réussite en CP).

 

Un bilan mitigé – aux enseignant-e-s de réfléchir à la meilleure passation…

Mon école de rattachement est une école élémentaire à 4 classes située dans une zone rurale, anciennement en éducation prioritaire (RRS). La classe concernée est un CP-CE1 avec 20 élèves (dont 15 CP). En accord avec la maitresse de la classe de CP-CE1, on valide le principe de se lancer dès à présent sur les évaluations diagnostiques nationales en CP (on profite de ma présence et on évite que les parents effectuent des « révisions » à la maison puisque ces évals sont accessibles au grand public).

L’objectif de cet article est de faire un simple témoignage à un instant T dans une classe comme une autre… en aucun cas, mes remarques ne sont transposables à 100% dans d’autres écoles-situations… Il s’agit donc d’informer les collègues sur le fait que ces évaluations sont plus longues que prévu (pour ma part 1h15 pour 11 exercices au lieu de 56 minutes), qu’il est toujours nécessaire (bien entendu) de bien préparer nos élèves à certaines difficultés dans les exercices tout en répétant qu’ils savent et peuvent faire beaucoup en se faisant eux-mêmes confiance…

Précédemment, les enseignant-e-s de CP faisaient passer leurs propres évaluations, s’appuyant sur leur connaissance fine du contexte scolaire. Désormais, ces évaluations nationales « cassent » la logique de confiance des personnels de la part de leur hiérarchie nationale… l’objectif affiché étant d’avoir des indicateurs locaux pour une aide au pilotage local… pour guider les animations pédagogiques et l’accompagnement des équipes de circonscription… Sauf que le plan des animations pédagogiques est déjà calé depuis plusieurs semaines (et qu’on ne pourra pas y toucher) et qu’il me semble plus utile de faire confiance aux équipes pour faire remonter les besoins de formation à leur circonscription.

Enfin, il semble intéressant de faire passer ces évaluations avec/par un-e collègue non titulaire de la classe, afin de ne pas rompre la relation de confiance qui s’installe entre les élèves et l’enseignant-e dès la rentrée de CP. C’est l’occasion de faire des décloisonnements, utiliser un personnel « Plus De Maîtres Que De Classes » ou bien un personnel RASED; pourquoi ne pas réfléchir à une passation des certains exercices durant le temps des APC pour profiter d’être avec un petit groupe d’élèves? Bref, il y a matière à réfléchir au sein de l’équipe enseignante…

 

1ère étape: imprimer le livret des 15 élèves concernés

1er dilemme: j’imprime en recto-verso ou bien en copie simple…? Je me disais que c’était un détail assez futile mais au final pas tant que cela… Je vous conseille d’imprimer en copie recto simple. En effet, j’avais oublié la capacité de nos tout nouveaux élèves de CP de gommer tellement fort que 2 des 14 élèves présents ont percé leur feuille à force de gommer… (ils sont fiers de leurs outils, particulièrement dans leur trousse avec une gomme de grand – déjà coupée en 2 pour certains et pour d’autres déjà entièrement recouvertes de traits de crayons).

Autres conseils, dans le livret de français, la page n°10 est totalement blanche (attention donc de ne pas l’imprimer – impact sur votre budget photocopies) et la page n°11 est à moitié utilisée (étiquettes à découper par les élèves). C’est pourquoi, je me suis permis de vous mettre en pièces jointes 2 documents: le cahier de l’élève sans page blanche (à télécharger ici) et la page n°11 (annexe 1) avec 2 activités à découper sur la même page… cela vous fera gagner de précieuses impressions (démarche éco-citoyenne).

 

2ème étape: le passage des évaluations en grand groupe

L’utilisation du livret de l’enseignant « cadre » bien la passation de ces évaluations. La consigne à dicter est précise… et il y a même le temps à accorder pour chaque exercice… et c’est là que cela coince!

J’avais devant moi ma tablette pour chronométrer et tenter de respecter la cadre indiqué dans le livret… Je débutais le chronomètre uniquement après avoir présenté l’exercice, lu la consigne et bien entendu vérifié que les élèves étaient prêts à commencer. Autant certains exercices sont faisables un peu en deçà du temps imparti (n°3-5-10) autant pour les autres, il ne faut pas oublier que nos élèves de CP n’ont que 4 jours de CP « dans les jambes » et qu’ils sortent de 2 mois de grandes vacances…

Le timing est même particulièrement explosé pour les exercices d’écriture (n°11 et 12)… pour l’exercice n°11, 10 minutes sont prévues et je me suis arrêté au bout de 19 minutes et 36 secondes alors même que des élèves n’avaient pas encore fini… Passer d’un modèle avec une écriture en script à une écriture cursive est un objectif bien compliqué à atteindre si tôt… Certains élèves savent à peine écrire leur prénom en attaché (sur la page de couverture par exemple) tandis que d’autres ont simplement recopié le modèle script sans aucune lettre en cursive. Et que penser de la phrase à recopier « Le lapin est malade »? Trop de lettres différentes (9) pour d’élèves de CP (on fait fi des nouveaux programmes et des compétences attendues en fin de Grande Section)?

Seuls les élèves qui ont eu droit à une sensibilisation pédagogique de l’« écriture inventée » (spontanée) peuvent se sortir de l’exercice 12 où ils doivent écrire des mots tels que « domino » et « vélo »…

 

Je vous passe les remarques des élèves avec des « mais on ne sait pas écrire en attaché » (pour les exercices 11 et 12) mais surtout avec une grosse baisse de motivation à l’exercice n°8 où il leur est demandé de lire et entourer les 4 mots lus dans la consigne… Tout compte fait, seul le mot « maman » (rien d’étonnant) a été correctement reconnu (je n’utilise volontairement pas le verbe « lu ») par une toute petite majorité d’élèves.

Pour l’exercice 9, prendre en compte le fait qu’il est impératif de lire l’histoire aux élèves la veille de la passation, dans le cadre d’une « lecture offerte » par exemple.

 

Le MEN conseille de scinder ces évaluations en plusieurs temps (en français: 4 passations de 20 minutes chacune, modulables – en maths: 3 passations de 10 minutes chacune)… cela me semble une très bonne chose car les élèves décrochent assez vite… mais au final, cela va prendre beaucoup de temps aux enseignant-e-s dans ce début d’année de CP si important.

 

Les exercices d’écriture (11 et 12) nécessiteraient un temps de passation spécifique, en dehors de tout cadre des évaluations… comme activité classique en classe, complètement déconnecté du temps des évals CP.

 

La correction de ces évaluations est assez rapide, le codage de correction assez efficace.

 

Ressources complémentaires:

  • Analyses du Sgen-CFDT: « Evaluations CP et 6ème, une rentrée dirigée » ici + « Evaluations nationales en CP et en 6ème: présentation par le ministre le 28 août 2017 » ici
  • Si vous souhaitez accéder à une analyse pédagogique fine de chaque exercice de ces évaluations CP 2017, une collègue en a fait 2 très bons articles (blog:Bienvenue chez les P’tits! – pour le français: ici / pour les maths: ici).