Intervention du Sgen-CFDT lors de la réunion de rentrée des personnels de direction

Monsieur le Recteur, (mesdames et messieurs les corps d’inspection, chers collègues)

Au nom du SGEN CFDT, je vous souhaite la bienvenue dans l’Académie de Toulouse. Vous arrivez dans une Académie où les personnels de direction sont investis et mobilisés au quotidien dans la réussite de la politique voulue par M le ministre Blanquer. Ils sont investis au quotidien dans la bonne marche de leur établissement, dans la lutte contre les inégalités scolaires et la réussite des élèves, dans le pilotage des expérimentations – l’académie de Toulouse se remarque par le nombre de projet d’expérimentation retenus par le ministère- et comme évoqué plus haut dans la mise en place de la réforme du bac et de la voie professionnelle et plus en amont dans la réforme du collège.

Bienvenue donc.

Le Sgen-CFDT est préoccupé par plusieurs points que ce soit au niveau national comme au niveau local. Je partirais donc pour chaque point du général pour aller au particulier.

Le vote de la loi sur la transformation de la fonction publique marque un tournant dans la gestion paritaire au niveau national des mutations et promotions. Certes les décrets d’application n’ont pas été publiés mais le Sgen CFDT souhaite que les choix faits en CAPN ne remettent pas en cause la représentativité syndicale. Au niveau local nous souhaitons que le travail partenarial syndicats/rectorat demeure pour que les principes de transparence et d’équité soient préservés.

Le Sgen-CFDT se félicite du consensus trouvé lors de la commission mixte paritaire du 13 juin concernant la loi sur « l’école de la confiance ». Pour autant, nous resterons vigilants sur plusieurs points :

  • Les motivations à l’origine du remplacement du CNESCO par le Conseil Nationale de l’évaluation ou CNE demandent à être mises à l’épreuve des actions s engagées par la politique éducative du Ministre. Le CNE doit réellement être une instance d’évaluation avec un pouvoir de critique des politiques éducatives mises en place par l’exécutif.

Qui dit confiance dit transparence.

  • La formation des enseignants qu’elle soit initiale ou continue doit rester une priorité pour que les EPLE puissent répondre efficacement aux défis éducatifs et sociétaux qui se profilent. La loi pour l’école de la confiance renforce l’obligation de formation des enseignants et nous nous en félicitons. Cependant, la mise en œuvre d’un tel plan est un défi en termes d’organisation et de moyens pour le SE. A ce sujet, les signes ne sont pas forcément encourageants puisque la part consacrée aux dépenses d’éducation est en recul régulier depuis 1999 (la part en % du PIB’ source institut statistique de l’UNESCO). D’un point de vue organisationnel, nous espérons que sa mise en place n’alourdira pas les missions des corps d’inspection dont la présence dans les établissements est ardemment souhaitée, ni celle des formateurs académiques qui eux aussi croulent sous les missions. Certaines formations demandées par les établissements ne sont pas honorées faute de formateur disponible ou faute de formateur dans les territoires éloignés de la métropole Toulousaine.
  • L’école inclusive est un vecteur de changement pour les établissements scolaires. A ce titre elle est vraiment intéressante. Elle peut en effet constituer une rampe de lancement pour un travail collectif en établissement sur l’hétérogénéité au sens large. La mise en place d’une plateforme d’auto formation est une bonne base mais ne sera pas suffisante pour mobiliser les enseignants. De facto, le plan académique de formation prévoit-il une montée en charge des dispositifs de formation sur l’inclusion ou seule la plateforme CAP école inclusive servira de support de formation ? La formation initiale des enseignants dans son ensemble verra t-elle le volume horaire consacré à l’inclusion, l’hétérogénéité augmenter ? Avec toute la bonne volonté des personnels de direction qui organisent des formations interne grâce aux ressources disponibles dans les EPLE (enseignants spécialisés ULIS par exemple), qui demandent des FIL, les mentalités sur l’inclusion évoluent lentement d’un point de vue pédagogique et didactique. Une action concertée dans le cadre de la formation initiale et des RDV de carrière (IPR et personnels de direction) semble incontournable si l’on souhaite faire évoluer les représentations. La lettre de rentrée va dans ce sens, le  Sgen-CFDT s’en félicite et sera vigilent sur l’évolution des discours et des pratiques.

Dans le domaine de l’école inclusive, la logique qui consiste à ne pas compter dans les effectifs les élèves ULIS pose problème dans certains établissements en termes d’accueil que ce soit sur la structure comme sur les effectifs. Les effets de seuil sont cruels.

  • Enfin, dans les sujets d’actualité la fusion CFA Académique/Greta reste floue. Nous ne connaissons toujours pas le projet de l’académie de Toulouse dans le cadre de cette réorganisation de la formation professionnelle. C’est une priorité gouvernementale !

Malgré ces interrogations, les personnels de direction poursuivent leurs missions. Ils sont de bons soldats mais à quel prix ? Notre corps est en souffrance, j’en veux pour preuve le nombre de collègues en arrêt de travail, le nombre de faisant fonction recrutés par l’académie, au niveau national le nombre de nouveaux lauréats au concours qui renoncent dès l’année de la prise fonction…bref des signes qui montrent depuis plusieurs années que ce métier est difficile et usant. Les exigences de la fonction sont importantes en termes de temps, de maîtrise de soi, de spectre de connaissance….et quand l’on y rajoute une réforme à mettre en place au pas de charge, une surcharge de travail considérable pour pallier le retrait des enseignants que ce soit dans leur rôle de PP comme dans les surveillances et correction aux examens, des responsabilités qui se rajoutent avec la RGPD , une communication ministérielles qui part du principe que les perdirs sont branchés en permanence sur les informations nationales avec comme effet que nous sommes les derniers informés (voir report du DNB) ….  J’ajoute que malgré la mise en place de la cellule de rentrée, mise en place qui n’est nouvelle, les établissements peinent à avoir leurs effectifs de personnels au complet. Techno,mathématiques, CPE…

Finalement avec quelle reconnaissance pour la base ?

Pas de revalorisation salariale, des avancements au compte-goutte et des mutations difficiles. Le Sgen CFDT avait demandé et obtenu de Mme la Rectrice Bisany Faure (demande faite en CTA puis confirmée par commission Blanchet du 11 avril) la mise en place d’un CHSCT pour les personnels de direction qui ne s’est toujours pas tenu, notre organisation syndicale vous demande de bien vouloir le maintenir et de le programmer cette année.

C’est une rentrée qui s’annonce dynamique, le vote de la loi pour l’école de la confiance et celui sur la modernisation de la fonction publique ne désamorce pas la défiance du corps enseignant. Pour les personnels de direction, la rentrée s’annonce comme la fin d’année…préoccupante.