Viviane Borne, est CPE depuis 2000, aujourd’hui en poste au LP Albert Camus de Firminy (42). Avant cet établissement, elle a exercé dans les Alpes maritimes, d’abord en internat en milieu rural isolé pendant 13 ans (Clg de Puget Thénier), puis en milieu urbain (Clg L’Archet à Nice) pendant 7 ans.
Son témoignage sur l’encadrement des AED permet d’appréhender la dimension « encadrement » propre aux CPE. Depuis 2020, Viviane exerce en lycée professionnel au sein d’une cité scolaire de 1250 élèves dotée d’un internat de 50 places, elle est la seule CPE sur le LP, ses collègues du lycée forment une équipe de trois personnes.
Comment s’opère le recrutement des AED au sein de la cité scolaire ?
Je travaille en équipe avec les collègues du lycée général, nous mutualisons les candidatures.
Les CPE procèdent aux entretiens d’embauche, après quoi nous nous réunissons pour comparer nos avis. Ensuite, nous proposons les personnes dont les entretiens d’embauche sont concluants à la cheffe d’établissement adjointe pour validation. Au préalable de la période de recrutement, nous nous partageons les tâches entre CPE.
Comment se réalise l’accompagnement et la formation des AED dans ton académie et au sein de l’établissement ?
Concernant la formation, le rectorat de l’académie de Lyon organise trois journées réparties de novembre à mars, ces réunions sont organisées par bassin et regroupent une trentaine d’AED par séance.
Selon l’avis d’AED ayant assisté à ces sessions, il est surtout question de présentation de textes réglementaires, de témoignages de situations. Au regard du nombre de stagiaires, il est parfois difficile pour ces AED d’émettre un avis et de pouvoir échanger sur les pratiques.
Quant à l’accueil et l’accompagnement de ces agent.e.s dans l’établissement, je leur remets début septembre un livret d’accueil contenant les textes juridiques ainsi que les informations et protocoles propres à la cité scolaire. 
L’accompagnement de l’équipe se déroule chaque mardi, je consacre une heure pour faire le point avec les trois AED. À cette période de l’année, nous abordons différentes situations rencontrées durant la semaine écoulée, voire les micro problèmes liés par exemple à la diffusion de certains contenus sur les réseaux sociaux. Nous devons prendre en compte ces problèmes et les traiter rapidement avant qu’ils ne perturbent le vivre ensemble au sein du lycée. Ces situations prennent beaucoup de temps aux AED.
L’équipe est nouvelle (Rentrée 2022), elle est composée d’une jeune femme (22 ans) et deux hommes (47 et 53 ans). Je considère que cette composition est un plus pour l’établissement, car cela apporte une relation plus structurante (du fait de la moyenne d’âge) pour les élèves du LP, davantage qu’avec de jeunes AED plus en proximité d’âge avec le public scolaire accueilli.
Comment s’opère la régulation d’équipe et qui s’en occupe ?
Cela dépend. Au lycée général, les collègues fonctionnent de concert, ils assurent eux-mêmes la régulation d’équipe ; en revanche, au LP, cela a été plus compliqué : une ancienne proviseure adjointe, ancienne CPE, avait continué à exercer les fonctions de son ancien métier simultanément de ses fonctions d’adjointe. Elle « gérait naturellement » l’équipe vie scolaire. Cette situation a perduré quelque peu.
À mon arrivée, j’ai dû batailler pour rappeler mon autonomie en ce domaine, cela ne s’est pas fait sans surprise ni désagrément. Maintenant, j’assure pleinement la régulation de l’équipe.
Enfin, et concernant l’organisation de l’équipe vie scolaire et le rôle de chaque AED, comment cela se passe-t-il dans ton établissement ?
Les consignes données aux AED viennent des CPE ; parfois certains collègues enseignants essaient de leur donner des tâches à exécuter, mais nous recadrons avec les intéressés et nous en parlons en réunion avec l’équipe de direction.
L’équipe AED-CPE est soudée et solidaire, par exemple durant la préparation des salles du baccalauréat, nous nous joignons aux AED, c’est plus rapide et plus sympa ensemble.