Manifestation du 19 mars

Mardi 19 mars, une centaine de manifestants grévistes de l’éducation nationale se sont réunis devant le rectorat. Certains ont été maltraités. Le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées leur apporte son soutien et explique sa position.

Les faits

Mardi 19 mars, une centaine de manifestants grévistes de l’éducation nationale se sont réunis pour organiser un mouvement devant le rectorat pour s’opposer, comme le fait le Sgen-CFDT depuis des mois, à la réforme du bac et du lycée qui est en cours. Des images parlantes montrent qu’un groupe de manifestant.e.s, qui bloquaient les portes du garage du rectorat, ont été délogés manu militari. Les policiers avançaient dans leur travail consistant à les extraire un à un, quand a été décidé l’utilisation de bombes lacrymogènes.

Non seulement cette technique est disproportionnée avec l’acte de se tenir, à la seule force des mains, aux grilles, mais elle a été utilisée contre des manifestants et témoins qui se contentaient d’assister à la scène. Ces personnes ont de plus été insultées par certains agents de police. Pourtant, aucun signe d’hostilité de leur part. La situation était à mille lieues des violences qui se répètent le samedi depuis des mois.

C’est pourquoi le Sgen-CFDT, qui n’avait pas appelé à cette action, condamne l’usage de la force, de moyens disproportionnés, et tout particulièrement l’agression de personnes, ne prenant pas part au blocage, par des bombes et des insultes. Ce genre d’attitude est inédit envers des enseignants manifestant à visage découvert, pacifiques, peu nombreux, et qui n’ont jamais opposé qu’une résistance passive aux forces de l’ordre.

Le Sgen-CFDT appelle donc la Mme la Rectrice à prendre la mesure de l’indignation que ces images ont fait naître bien légitimement et apporte son soutien aux collègues et manifestants injustement traités.

Syndicat général, le Sgen-CFDT ne saurait entendre que les personnels administratifs qui souhaitaient rejoindre leur poste situé au rectorat, et n’ont pu le faire en raison des événements, voient leur non présente imputée sur leur salaire ou leurs jours de congé.

Position du Sgen-CFDT sur les blocages

Ni le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées ni aucun syndicat, à notre connaissance, n’avait appelé à cette action. Bien au contraire, le Sgen-CFDT Midi-Pyrénées est particulièrement vigilant sur la question des moyens pour manifester ses désaccords et revendications. En effet, nous jugeons que le blocage, comme cela a malheureusement fini par arriver par exemple à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, ne fait que susciter de part et d’autre des comportements d’agression. Dans la mesure où bloquer s’accomplit dans l’illégalité, les partisans d’un délogeage auront toujours beau jeu de justifier leur propre usage de la force, fût-il disproportionné, et d’en tirer un argument pour ne pas entrer en négociation. A l’inverse, les bloqueurs auront toujours beau jeu de dénoncer leur expulsion parfois excessivement violente, alors qu’ils privent des tiers de la possibilité d’exercer leur métier ou d’étudier. Indépendamment de la justice de la cause, ce moyen d’action est pour nous un jeu dangereux, et dont personne ne sort gagnant.

Aujourd’hui dialoguer c’est reporter

Mais la situation d’hier est particulièrement choquante et interroge sur la volonté et responsabilité des autorités policières et rectorales. Avoir incité ou avoir laissé faire de telles violences ne peut que braquer la communauté éducative.

Dénoncer l’absence de volonté de dialogue des manifestants semble complètement déconnecté de la situation. Il revient à notre hiérarchie de rendre ce dialogue possible : mais que reste-t-il à négocier, au rythme où est mené la réforme ?

Pourtant, depuis le début des réformes et aujourd’hui encore, le Sgen-CFDT ne cesse de proposer des amendements et surtout, un calendrier différent. Annoncer les programmes de l’année suivante en janvier, ne pas fournir d’explication sur les épreuves qu’il faudra faire passer dans quelques mois :  voilà une conception du dialogue qui laisse perplexe. Syndicat général, le Sgen-CFDT partage les inquiétudes des personnels Biatss, eux aussi touchés par ces réformes.

Aujourd’hui, dialoguer c’est arrêter cette fuite en avant : aujourd’hui dialoguer, c’est reporter.