Profil social et écarts de notation dans les lycées

La DEPP a fait paraitre au mois d'avril deux notes d'information concernant les lycées. L'une porte sur les IPS, l'autre sur les écarts de notation entre contrôle continu et épreuve finale.

Les deux études publiées ce mois ci confirme ce que l’on craignait -ou savait- depuis des années :

  • Les IPS sont plus élevés dans les établissements privés sous contrat que dans les établissements publics ; dans les lycées généraux que dans les lycées professionnels : la France ne parvient pas à réduire les inégalités sociales à l’école. Où est l’égalité des chances ? 
  • Les établissements où l’offre scolaire est la plus faible (établissement rural avec moins de 6 choix d’EDS et pas d’offre post bac) ont tendance à surnoter les élèves durant l’année : en faisant reposer l’orientation en grande partie sur le contrôle continu et en contraignant les choix d’EDS, la réforme Blanquer (quelle que soit la version) ne permet pas une orientation post bac équitable.

L’essentiel de la note d’information portant sur les IPS des lycées :

  • Les lycées privés sous contrat sont plus favorisés en moyenne que les lycées publics, tandis que les lycées professionnels sont plus défavorisés que les lycées généraux et technologiques et les polyvalents.
  • La présence et la répartition de formations post-bac renforcent les écarts entre les lycées les plus favorisés et les plus défavorisés : les élèves de CPGE sont très favorisés en moyenne et ces sections sont également implantées dans les lycées déjà les plus favorisés.
  • Inversement, les élèves en STS sont de milieux sociaux plus défavorisés en moyenne et ces sections sont implantées dans les lycées les moins favorisés, contribuant au renforcement des écarts d’IPS entre lycées.

Carte présentant les IPS moyen des établissements par départementTableau donnant les valeurs d'IPS moyen par type de lycée (général et technologique, polyvalent, professionnel) pour les établissements publics et privés sous contrat.

Consulter l’intégralité de l’étude 

L’essentiel de la note d’information portant sur les écarts entre notes au contrôle continu et notes aux épreuves terminales

L’étude se restreint aux disciplines les plus représentées et aux établissements ayant un nombre suffisant d’élèves inscrits dans ces disciplines et notés dans le livret scolaire du lycéen (LSL). Il s’agit des disciplines suivantes :
Philosophie (tronc commun)
Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques-HGGSP
Mathématiques
Physique-Chimie
Sciences de la vie et de la terre-SVT
Sciences économiques et sociales-SES
Langues, littératures et cultures étrangères et régionales-LLCER
Éducation physique, pratiques et culture sportives-EPPCS
Toutes les observations présentées dans cette note portent sur la session 2023. Les mêmes calculs ont été reproduits sur les données des sessions 2022 et 2024. Si les niveaux des écarts de notation peuvent varier d’une session à l’autre, les constats exposés sur la diversité des situations dans les établissements sont analogues.
A la session 2023 du baccalauréat général, les notes de contrôle continu sont souvent supérieures à celles des épreuves terminales en philosophie et HGGSP. A l’inverse, elles sont majoritairement inférieures en mathématiques. En effet, pour cette discipline, l’écart entre note de contrôle continu et note aux épreuves terminales est négatif dans les trois quarts des établissements. En physique-chimie et SES, les notes sont proches en valeur médiane mais plus dispersées aux épreuves terminales qu’au contrôle continu. L’adéquation entre les notes de contrôle continu et les notes aux épreuves terminales est plus forte en EPPCS, SVT et LLCER.

Dans toutes les disciplines et tous les enseignements, plus la note moyenne à l’épreuve terminale de l’établissement est élevée, plus l’établissement « sous-note » les élèves en contrôle continu. Les établissements privés sous contrat et ceux accueillant une population plus favorisée ont tendance à davantage sous-noter en mathématiques. A contrario, en physique-chimie, dans les établissements dont les élèves sont en moyenne plus défavorisés, l’écart de notation est plus souvent en faveur du contrôle continu. Pour les autres disciplines et enseignements, la distribution des écarts de notation est proche. On n’observe pas de différence de comportement de notation selon l’existence d’une offre post-bac dans l’établissement alors que l’écart de notation est un peu plus souvent en faveur du contrôle continu dans les établissements ruraux et ceux ayant une offre pédagogique réduite.

En portant l’observation au sein d’un même établissement, pour une discipline ou un enseignement donné, les écarts de notation peuvent être négatifs pour certains élèves et positifs pour d’autres. Un écart de notation nul en moyenne dans un établissement peut dissimuler des écarts de notation entre élèves plus ou moins forts, qui peut aussi avoir trait au profil des élèves au regard des modalités d’évaluation (contrôle continu ou examen). Quel que soit le niveau moyen d’écart de notation au sein d’un établissement, les élèves peuvent avoir des écarts proches les uns des autres ou dispersés.

L’hétérogénéité des écarts de notation parmi les élèves est en général plus importante en HGGSP, SES, philosophie et SVT, un peu moins en EPPCS, LLCER, mathématiques et physique-chimie.
Certains établissements pour lesquels l’écart entre notes de contrôle continu et d’épreuve terminale est élevé montrent une forte homogénéité entre les élèves. Ainsi, parmi les établissements pour lesquels l’écart moyen entre note de contrôle continu et note aux épreuves terminales est inférieur à – 1 point en mathématiques, 28 % sous-notent plus de 80 % de leurs élèves. A l’inverse, parmi les établissements dont l’écart moyen de notation est supérieur à + 1 point en mathématiques, 16 % surnotent plus de 80 % de leurs élèves. Cette proportion monte à 20 % en physique-chimie.

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