PSYEN : quelles perspectives de carrière ?

En 2017, un corps unique de psychologues a été créé par le décret n°2017-120 du 1er février 2017. Force est de constater que ce nouveau corps souffre d’un manque d’attractivité et de perspectives de carrières insuffisantes. Le Sgen-CFDT fait un état des lieux et propose des solutions.

QUELLES PERSPECTIVES DE CARRIERE ?

Les perspectives de carrière des PsyEN sont désormais extrêmement restreintes avec une difficulté à évoluer au sein de l’Institution (postes à profil, promotions en classe exceptionnelle).

Concernant précisément la question des promotions à la classe exceptionnelle, les critères d’accès (vivier 1) à ce grade doivent absolument être élargis afin d’y promouvoir des psychologues. Les fonctions de tuteur/trice de stagiaires ne sont  possible pour les psyEN que lorsqu’ils exercent dans une académie accueillant un centre de formation (sauf exception dans quelques académies limitrophes); ce qui restreint d’autant les possibilités d’être promouvable. Concernant la possibilité de promotion par le vivier 2, celle-ci est bien souvent nulle étant donné que le corps de psyEN est un « petit » corps.

Il existe une différence d’avancement (hors classe et classe exceptionnelle) entre les psychologues détaché.es dans le corps des psyEN et ceux/celles ayant intégré le corps ; et ce à profil égal. Ainsi, les collègues détaché.es qui bénéficient à ce titre de la double carrière sont globalement plus rapidement promu.es que les détaché.es (car ils /elles sont promu.es dans le tableau d’avancement des professeurs des écoles). Tout ceci produit chez les EDA intégré.es un grand sentiment d’incompréhension, d’injustice et d’amertume.

Si les indemnités de fonction des EDCO ont augmenté au 01/01/2023, elles sont encore inférieures à celles des EDA : 1618,50 pour les psyEN du second degré et 2044,19 euros pour ceux/celles du premier degré.

Depuis la création du corps de psyEN en 2017, le passage d’une spécialité à l’autre est toujours impossible pour les agents titulaires, alors que c’est possible pour les contractuel.les.

QUE PROPOSE LE SGEN-CFDT POUR LES PSYEN ?

1. Permettre un passage d’une spécialité à l’autre (passerelles).

Pour rappel, voici la réponse de la DGRH aux sollicitations de la médiatrice de l’EN (rapport voir page 203) : « À l’issue d’une réflexion menée à ce sujet, le ministère a fait le choix d’engager des travaux pour permettre aux Psy-EN de passer d’une valence à l’autre via une solution de gestion. »

Ces passerelles pourraient être opérationnelles grâce à une forme tuilage.

2. Elargir l’accès des psyEN à la classe exceptionnelle.

Revoir les critères liés au vivier 1 afin d’offrir de réelles possibilités de promotion dans ce grade. Rappelons que le critère « tuteur/trice » n’est pas accessible à l’ensemble des psyEN puisque la plupart des académies ne comportent pas de stagiaires (pas de stage hors de l’académie du centre de formation).

Augmenter le contingent de promotions au titre des deux viviers, de manière à permettre un réel avancement de carrière au troisième grade pour les psyEN. Les propositions du MEN sur la revalorisation « socle » vont dans ce sens, mais  cela ne sera toujours pas suffisant concernant  l’avancement des psyEN à la classe exceptionnelle (du fait des contraintes liées à ce corps).

3. Harmoniser les indemnités de fonction des EDCO sur celles des EDA.

Le Sgen-CFDT demande un alignement des indemnités de fonction des EDCO sur celles des EDA, ces deux spécialités appartenant au même corps.

4. Concernant les DCIO :

Conserver la NBI actuelle de 20 points et augmenter l’Indemnité de charge administrative des DCIO,  ceci au regard de leur charge de travail. L’ICA  n’a pas évolué depuis 1996. L’augmentation pourrait être à hauteur de ce qui avait été négocié en 2017 et jamais concrétisé. Pour rappel, le grade de DCIO a été supprimé lors de la création du corps unique en 2017.

5. Créer un poste de psychologue référent ou psychologue conseiller technique à tous les niveaux institutionnels (DSDEN, Académies, Ministère).

Pour quelles missions?

– Plus grande visibilité des psychologues et des apports de la psychologie à tous les niveaux de l’organigramme ;

– Meilleure mise en œuvre de la politique nationale, académique et départementale / Transmission équitable des informations de l’Institution vers les collègues psyEN ;

– Formation des enseignants (dans les ESPE), des IEN, des AESH, concernant l’apport de la psychologie (développement des enfants et des adolescents) et la psychologie à l’école (missions des psyEN) ;

– Formation continue des psyEN ;

– Aide à la gestion des situations de crise ou situations complexes dans les écoles et établissements ;

– Transmission – aux différents échelons administratifs concernés – des besoins du terrain (formation, supervision, analyse de pratique…).