SUSPENSION de la REFORME des RETRAITES : quelles conséquences ?

À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 1er janvier 2028, cet âge légal restera à 62 ans et 9 mois. 

Depuis 2023, l’âge légal augmente progressivement de trois mois chaque année pour atteindre 64 ans.
Actuellement, les travailleurs et travailleuses peuvent partir en retraite à 62 ans et 9 mois. 
À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 1er janvier 2028, cet âge légal restera à 62 ans et 9 mois
 
Cela concerne d’abord les personnes nées en 1964. Elles gagnent donc 3 mois, parce qu’elles devaient initialement partir à 63 ans.
  • Et ensuite, il se passe quoi ?

Ensuite, tout dépendra des résultats aux élections de 2027. S’il y a une majorité pour une nouvelle réforme, alors s’appliqueront les mesures qui seront adoptées à ce moment-là. S’il n’y a pas de nouvelle réforme, alors les personnes nées entre le 1er janvier 1965 et le 31 décembre 1968, pourront quand même partir 3 mois plus tôt, quoi qu’il arrive, que ce que prévoyait la réforme de 2023. Cela va concerner quoi qu’il arrive environ 3,5 millions de personnes.
 
  
  • Pourquoi, pour la CFDT, cette suspension est une première victoire ?

Pour la CFDT, le 1er objectif de la suspension est la reconnaissance du refus des 64 ans, largement exprimé par les travailleurs et travailleuses en 2023. Le 2nd objectif, est de rendre possible un nouveau débat sur les retraites en 2027, lors des élections qui se tiendront cette année-là. Et pour cela, il est essentiel de maintenir l’âge et la durée à leur niveau actuel jusqu’au 1er janvier 2028. En 2027, selon les programmes électoraux des uns et des autres, les électeurs pourront décider de l’avenir de la réforme. La suspension, c’est donc une première étape avant celle de 2027.

  • On parle aussi de la durée de cotisation, ça veut dire quoi ?

Tout d’abord, voici un petit rappel. 

La durée de cotisation requise pour pouvoir bénéficier d’une retraite au taux plein (c’est à dire 75% de son dernier salaire) augmente depuis 2014 pour porter cette durée à 43 années (ou 172 trimestres). 
C’est la réforme dite « Touraine ». La réforme de 2023 a accéléré le rythme de cette augmentation.
Actuellement, les personnes (nés en 1963 pour les sédentaires) qui partent en retraite doivent justifier de 170 trimestres.
Là encore, la suspension maintient à 170 (contre initialement 171) le nombre de trimestres jusqu’au 1er janvier 2028
Et là encore, cela concerne les personnes nées en 1964.
 
À partir de 2028, c’est le même principe que pour l’âge. S’il y a une nouvelle réforme après les élections, les mesures adoptées s’appliqueront. S’il n’y a pas de nouvelle réforme, la suspension prendra fin, alors les personnes nées en 1965 « gagneront » quand même un trimestre et devront justifier de 171 trimestres au lieu de 172. 
  • Comment et quand va se décider la suspension ?

Pour qu’une suspension voit le jour, il est déterminant que le Premier ministre en fasse la proposition, sans quoi la réforme aurait continué à s’appliquer. Mais le Premier ministre ne peut pas décider tout seul. Maintenant, il faut une loi et c’est aux parlementaires de l’adopter. Cela devrait être le cas d’ici la fin de l’automne.

  • Quelles sont les autres annonces concernant les retraites ?

Il a également été annoncé une amélioration de la retraite des femmes : celles qui ont eu des enfants bénéficient de trimestres en plus. Contrairement à ce qui est le cas actuellement, elles pourront faire valoir certains de ces trimestres pour partir en retraite anticipée pour carrière longue. Il a aussi annoncé que la règle des « 25 meilleures années » serait assouplie également pour les femmes avec des enfants, ce qui leur permettra d’avoir une meilleure pension. 

Ces deux mesures sont des revendications de la CFDT, gagnées lors du conclave.