TALIS : le mal-être des enseignants s’aggrave

L’enquête Talis 2024 dresse un panorama des conditions de travail des enseignants de l’OCDE. Les résultats pour la France sont inquiétants. Rien d’étonnant pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques qui alerte depuis de nombreuses années.

Talis (Teaching and learning international survey) est une enquête internationale permettant de comparer dans le temps et dans l’espace les systèmes éducatifs des pays participants en donnant la parole aux enseignants, chefs d’établissement et directeurs d’école.

Nos 4 vidéos sur l’enquête Talis

Ce que dit Talis sur la confiance

L’enquête pointe la charge de travail, le manque d’autonomie des équipes, le manque de reconnaissance, une formation continue très réduite et déconnectée des besoins réels dans les établissements et les écoles, la densification du travail.

Pourtant, ailleurs, des modèles existent qui assure de meilleures conditions de travail des personnels, basés sur le pouvoir d’agir des équipes locales et la confiance.

Mais en France, seulement 4 % des enseignants considèrent que les décideurs politiques accordent de l’importance à leur opinion. La France se classe bonne dernière quant à la valorisation du métier enseignant dans la société.

Pour la CFDT, c’est la conséquence logique du dénigrement de leurs métiers dans les médias, des changements incessants et des empilements de mesures, de la transformation des professionnels en simples exécutants à coup d’injonctions permanente.

Ce que dit Talis sur la gouvernance

Les enseignant.e.s français sont les plus nombreux à déclarer que leur métier offre plus de désavantages que d’avantages (48 % contre 10 % en Islande). Ce n’est pas qu’une question de salaire. Seulement 30 % se déclarent satisfaits (résultat stable depuis 2018), alors que la France offre le plus faible salaire par rapport au niveau de diplôme.

Ce sont, les conditions d’exercice du métier et plus particulièrement le caractère injonctif des décisions y compris au sein de leur établissement qui sont mises en avant. Pourtant, 78 % des jeunes enseignants disent vouloir participer aux décisions de leur établissement. Ce pourcentage est encore plus important en milieu rural. Notre pays se classe dans les derniers concernant les possibilités de prendre des initiatives. Ainsi seuls 12 % déclarent pouvoir influer sur la politique d’éducation de leur territoire.

Les résultats de l’enquête Talis illustrent les problématiques de gouvernance du système scolaire à tous les étages. La France se classe dernière, avec la Norvège, sur la satisfaction professionnelle associée à la capacité d’initiative pédagogique.

Ce que revendique la CFDT

Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, il faut redonner sa place au dialogue professionnel pour améliorer le pouvoir d’agir des professionnels dans les écoles et les établissements.

Nos revendications :

  • Des pondérations pour libérer le temps nécessaire aux échanges et à la construction en équipe pédagogique.
  • Un renforcement du rôle du conseil pédagogique dans le second degré.
  • La création d’un statut d’établissement du premier degré qui donne de l’autonomie de décision à l’équipe pédagogique.

POUR ALLER PLUS LOIN

Enquête internationale Talis 2024

Un article sur TALIS 2018