Voie professionnelle : que penser du rapport Calvez-Marcon ?

LE Sgen-CFDT analyse le rapport Calvez-Marcon sur la voie professionnelle.

En annonçant le 14 février 2018, le maintien des trois voies de formation (générale, technologique et professionnelle), le ministre Jean-Michel Blanquer a renoncé à transformer en profondeur le lycée. La voie professionnelle fait donc l’objet de préconisations spécifiques détaillées dans le rapport Calvez-Marcon.

Le Sgen-CFDT en propose une grille de lecture selon les 3 critères :

  • un lycée plus juste socialement ?
  • un lycée qui permet un parcours bac -3 bac +3 développant l’émancipation ?
  • un lycée dans lequel les personnels ont le pouvoir d’agir sur leur travail ?

 

 

Le Sgen-CFDT revendique

 

Le rapport propose

Le Sgen-CFDT évalue

+++ : va dans le bon sens

: très inquiétant

Le Sgen-CFDT revendique un service public de formation professionnelle intégrant formation initiale sous statut scolaire, apprentissage public et formation continue des adultes (Greta) au sein d’un lycée polyvalent sans voie cloisonnée, accueillant tous les élèves, avec une construction modulaire des parcours.

La voie professionnelle  est totalement détachée de cette réforme. Il n’y aura donc pas d’amélioration de la mixité sociale au lycée.

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Le Sgen-CFDT demande de rendre plus progressive l’entrée dans les spécialités professionnelles avec une classe de seconde commune mais avec une spécialisation pour les PFMP. Pour le baccalauréat professionnel :

en seconde, l’élève précise son choix de spécialité au sein de la famille de métiers qu’il a choisie en classe de troisième.

À l’issue de la classe de 2nde, il opte pour une spécialité et une modalité de formation (scolaire ou apprentissage) ;

en première, l’élève prépare son choix de poursuite d’études ou d’insertion professionnelle qu’il fera en terminale.

À l’issue de la classe de première, il opte pour une modalité de formation (scolaire ou apprentissage) ;

– en terminale, l’élève choisit un module d’accompagnement (recherche d’emploi et reprise de formation / poursuites d’études ou spécialisation) ;

Pour le CAP, dans le cadre du contrat passé entre le jeune, sa famille et l’établissement, formaliser le contenu de l’accompagnement en fonction de la durée de la formation et du projet de l’élève.

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Le Sgen-CFDT revendique plus d’autonomie pour les équipes pédagogiques pour construire leur projet et définir le contenu des périodes d’accueil et de consolidation de l’orientation. Systématisation et reconnaissance de la démarche de projet au sein de toutes les formations de la filière professionnelle afin de développer chez les élèves la dimension collaborative, la prise d’initiative, la créativité et l’engagement.

  • un temps dédié à la préparation de ces projets dans l’emploi du temps.
  • une partie des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP), effectuée éventuellement de façon collective, serait consacrée à la réalisation d’un
    projet collectif pouvant donner lieu à la création d’une activité.
  • une place laissée à l’expérimentation de pédagogies alternatives qui favorisent la diffusion de la culture et de la logique numérique.
  • assouplissement des conditions dans lesquelles peuvent se dérouler les PFMP (horaires, calendrier, etc.).
  • renforcement de la préparation des PFMP dont bénéficie l’élève de la part de l’équipe pédagogique.
  

 

+/- ?

 

La mise en œuvre sera déterminante

Le Sgen-CFDT revendique une définition des diplômes professionnels en blocs de compétences permettant aux lycéens et apprentis d’obtenir des attestations de compétences en cas de rupture de formation, ce qui remplacerait le diplôme intermédiaire aujourd’hui obsolète.

La finalité de la formation en Lycée professionnel reste l’obtention d’un diplôme.

Accélération du processus d’élaboration des diplômes de l’enseignement professionnel.

Systématisation de l’approche par blocs de compétences.

Développement des correspondances avec les certifications délivrées par d’autres ministères et les branches professionnelles afin de favoriser des parcours diversifiés.

Substitution à la certification du diplôme intermédiaire d’un dispositif destiné à délivrer des attestations d’acquisition de blocs de compétences en cours de formation.

 

 

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Pour Le Sgen-CFDT l’apprentissage doit se développer au sein des établissements publics non pas comme une offre de substitution mais comme offre de formation supplémentaire.

Plusieurs conditions doivent être remplies pour garantir les conditions de travail des personnels :
– que les effectifs des apprentis soient comptabilisés dans les effectifs de l’établissement et pris en compte au moment de l’allocation des moyens  notamment pour la DHG.
Que les services des enseignants en LP (18h moyenne hebdo) intègrent dans les VS les heures faites devant des groupes d’apprentis avec une modulation encadrée.


Si des publics salariés et élèves sont mixés au sein d’un même groupe, les enseignants doivent :

– être volontaires,

bénéficier d’une pondération des heures devant public mixé,

bénéficier de décharges de service afin d’avoir du temps pour l’ingénierie de formation qui est inévitable.

Projet d’alternance formalisé dans le projet d’établissement :

  • par filière de formation : lien avec les branches professionnelles, définition des compétences développées au sein de l’entreprise, complémentarité entre voie scolaire et apprentissage.
  • Développement des parcours mixtes en développant de façon significative les unités de formation par apprentissage (UFA) dans les lycées professionnels.

Assouplissement des conditions de déroulement des PFMP (horaires, calendrier, etc.).

Décloisonnement de l’offre de formation en mixant les modalités de formation (scolaire, apprentissage), et en inscrivant chaque établissement au sein d’un réseau d’établissements (EPLE, CFA, enseignement supérieur, etc.).

– Mais rien sur les personnels

 

 

 

Pour le Sgen-CFDT les Campus des métiers et des qualifications – CMQ – doivent :
– permettre de résoudre la difficile question des lieux d’alternance que celle-ci se passe sous forme de PFMP, de stage ou de contrat de travail.
favoriser les parcours de formation des premiers niveaux de qualification jusqu’aux niveaux les plus élevés en changeant de statut sans craindre de rupture.
permettre la création de BTS en LP pour y généraliser l’exercice des PLP.
Dispositif d’habilitation et de renouvellement des CMQ revu pour en préciser les objectifs liés à la mixité des publics et aux poursuites d’études offertes aux élèves.

Cohérence du maillage du territoire national.

Systématisation de la démarche qualité, notamment via l’autoévaluation.
Prise en compte de la constitution de réseaux d’établissements dans les lettres de mission des chefs d’établissement.

Création d’un conseil d’orientation stratégique au sein des lycées ou de réseaux de lycées délivrant un enseignement professionnel. Le conseil sera composé de représentants des établissements du réseau d’établissements et de personnalités du monde économique.

 

 

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Pour le Sgen-CFDT il est impératif d’anticiper dès à présent l’impact des mesures proposées sur les conditions de travail et d’enseignement des personnels. C’est pourtant un manque criant de ce rapport.