Lettre ouverte aux élus du Lot - situation des personnels AESH

Ecole inclusive: la précarité imposée aux personnels AVS-AESH (Accompagnant les Elèves en Situation de Handicap) doit cesser - c'est pour cela que le Sgen-CFDT 46 vient d'écrire deux lettres ouvertes aux élu-e-s du Lot (députés, sénateurs et mairies).

Lettre ouverte aux élus du Lot – situation des personnels AESH

Les conditions de mise en œuvre de la loi de 2005 ne sont toujours pas réunies et ce, 13 ans après sa promulgation. Aujourd’hui, les enseignant-e-s et tous les personnels qui agissent au quotidien pour rendre possible l’inclusion scolaire, sont au bord de la rupture. L’isolement, la charge de travail grandissante et le manque de moyens humains et matériels sont inacceptables. La précarité imposée aux personnels AVS-AESH (Accompagnant les Elèves en Situation de Handicap) doit cesser – c’est pour cela que le Sgen-CFDT 46 vient d’écrire deux lettres ouvertes aux élu-e-s du Lot (députés, sénateurs et mairies).

Lettre ouverte à :

Madame la Députée, Madame la Sénatrice,
Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur,

Les personnels de l’éducation nationale sont aujourd’hui tous concernés par l’école inclusive. Le Sgen-CFDT 46, soucieux des conditions de travail de tous les personnels vous sollicite pour intervenir concernant l’ouverture du « chantier de professionnalisation et de rénovation de l’accompagnant », accompagnant plus connu sous le sigle d’AESH (personnels Accompagnant les Elèves en Situation de Handicap).

E. Macron alors candidat aux élections présidentielles s’était engagé en février 2017 « à pérenniser [ces] emplois, les stabiliser » en promettant « la mise au statut et la rémunération digne de ces professions ».

Le 25 juillet 2017, Mme Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées s’est exprimée devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en précisant que la co-construction avec les personnes et les associations des personnels en situation de handicap et la concertation seraient prioritaires. La tenue de ce « chantier de professionnalisation et de rénovation de l’accompagnant » était alors également annoncée.

On compte près de 90 000 AVS-AESH en France dont 310 dans le département du Lot, dont 148 sont en contrat aidé et 162 sont en contrat public (dont 29 en CDI). Ils accompagnent au quotidien plus de 1 050 élèves dans nos établissements lotois.

Après des années de galère, les personnels accompagnant les élèves en situation de handicap pensaient que l’accès au nouveau contrat AESH en CDI les aiderait à sortir de la misère et la précarité. Mais le compte n’y est pas : être salarié AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est être pauvre (90 % d’entre eux gagnent moins de 700 € par mois).

Le Sgen-CFDT revendique que le temps plein (1 607 heures) soit la règle, le temps partiel devant être exceptionnel et librement choisi. Par ailleurs, le recrutement en contrat aidé doit cesser.

Être salarié AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est ne pas pouvoir se soigner correctement, car les AESH, en grande majorité, ne disposent pas des moyens financiers pour payer une complémentaire santé.

Le Sgen-CFDT revendique la prise en charge, au moins partielle, par l’employeur de la complémentaire santé du salarié AESH dès le premier mois de son contrat.

Être salarié AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est payer pour accomplir son travail, car les frais de déplacements pour les (trop rares) formations ne sont pas pris en charge.

Le Sgen-CFDT revendique la prise en charge des frais et temps de déplacements entre établissements de travail, mais aussi ceux liés aux formations d’adaptation à l’emploi sur le temps de travail.

Être salarié AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est s’épuiser pour se former soi-même hors temps de travail.

Le Sgen-CFDT revendique que les AESH puissent obtenir le nouveau diplôme par formation interne ou VAE s’ils sont employés depuis au moins deux ans.

Être salarié AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est être évalué dans un dispositif flou, bricolé et sans interlocuteur bien défini.

Pour le Sgen-CFDT, l’entretien professionnel doit être annuel, mené par le chef d’établissement ou par l’IEN de circonscription pour les AESH travaillant dans les écoles.

En plus de ces différentes revendications incontournables, nous voudrions vous relayer notre demande départementale d’utiliser vos revendications inscrites dans vos propositions concernant « l’Ecole rurale dans le Lot ». En attendant la fin des temps partiels imposés des personnels AESH, nous souhaiterions que vous œuvriez rapidement pour que le Lot expérimente concrètement différents axes d’innovations inclusives :

Par la demande auprès des différents ministères concernés, des budgets spécifiques concernant la formation des personnels AVS-AESH. Une formation qualitative et quantitative est un strict minimum tant pour les personnels AVS-AESH qu’enseignant-e-s (et autres membres de l’équipe éducative : AED Vie Scolaire, ATSEM, personnels du périscolaire, personnels non enseignants qui gravitent autour du domaine scolaire).

Par l’augmentation importante du fonds « publics et territoires » permettant aux communes de bénéficier d’aides financières (via un dossier déposé à la CAF) afin de renforcer l’accueil des enfants en situation de handicap sur les temps périscolaires. D’après nos retours, ce fonds a était très peu relayé auprès des communes et donc utilisé de façon trop limitée alors qu’il s’agissait d’un important levier afin d’accueillir le plus largement et dans les meilleures conditions les élèves en situation de handicap sur les temps périscolaires.

Le Sgen-CFDT 46 reste à votre écoute si vous souhaitez échanger sur ce sujet, des AVS-AESH mais aussi de l’inclusion scolaire.

Dans l’attente de vos réponses, je vous prie d’agréer Mesdames et Messieurs les élu-e-s, l’expression de mes respectueuses salutations.

Pauline Lair et Vincent Gomez pour le Sgen-CFDT 46

Lettre ouverte à l’attention des mairies du Lot et aux associations des maires du Lot

Les AVS et AESH sont 310 dans le département du Lot (148 personnels AVS sont en contrat aidé et 162 personnels AESH sont en contrat public. Ils accompagnent au quotidien plus de 1 050 élèves dans nos établissements lotois.

Après des années de galère, les personnels accompagnant les élèves en situation de handicap pensaient que l’accès au nouveau contrat AESH en CDI les aiderait à sortir de la misère et de la précarité. Mais le compte n’y est pas : être salarié AVS-AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est être pauvre (90 % d’entre eux gagnent moins de 700 € par mois).

Être salarié AVS-AESH, aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, c’est ne pas pouvoir se soigner correctement, car les AVS-AESH, en grande majorité, ne disposent pas des moyens financiers pour payer une complémentaire santé.

Les textes nationaux de l’Education Nationale sont clairs : les AVS et AESH font entièrement partie de l’équipe éducative. Leur présence et leurs missions sont indispensables et reconnues.

Pour autant, des personnels AVS-AESH rencontrent certaines difficultés et vous pouvez avoir des réponses simples et rapides en leur direction. Voici nos trois demandes précises :

Nous rencontrons très-trop régulièrement des personnels AVS-AESH qui ne mangent pas à leur faim le midi, les jours de classe. C’est pourquoi, nous vous demandons comme certaines communes ont déjà accepté de le faire à notre demande, de proposer un tarif du ticket de cantine symbolique (et pas au tarif enseignant comme c’est souvent le cas).

Reconnaître ces personnels en leur permettant de rester dans les locaux scolaires, y compris sur le temps de la pause méridienne. Le fait de leur proposer une clef des locaux scolaires afin d’éviter d’attendre devant l’école l’ouverture du portail peut sembler un détail pour certain-e-s, c’est en fait un sujet central si on veut reconnaître à leur juste place ces personnels.

Utiliser le fonds « publics et territoires » permettant aux communes de bénéficier d’aides financières (via un dossier déposé à la CAF) afin de renforcer l’accueil des enfants en situation de handicap sur les temps périscolaires. D’après nos retours, ce fonds a était très peu relayé auprès des communes et donc utilisé de façon trop limitée alors qu’il s’agissait d’un important levier afin d’accueillir le plus largement et dans les meilleures conditions les enfants en situation de handicap sur les temps périscolaires. Des personnels AVS-AESH seraient intéressés par ce temps de travail ; ils sont formés au handicap et connaissent les élèves. Des AVS-AESH volontaires pourraient ainsi prolonger leurs missions d’accompagnement des enfants en dehors du temps scolaire tout en bénéficiant d’une rémunération complémentaire plus que nécessaire pour leur quotidien, permettant aux communes d’offrir la même offre à tous les élèves.

Le Sgen-CFDT 46 reste à votre écoute si vous souhaitez échanger sur ce sujet, des AVS-AESH mais aussi de l’inclusion scolaire.

Dans l’attente de vos réponses, je vous prie d’agréer Mesdames et Messieurs les élu-e-s, l’expression de mes respectueuses salutations.

Pauline Lair et Vincent Gomez pour le Sgen-CFDT 46

Notre action syndicale couverte dans la presse:

L’absolue précarité des accompagnants – https://www.ladepeche.fr/article/2018/04/28/2788386-l-absolue-precarite-des-accompagnants.html

Handicap à l’école : Le Sgen-CFDT 46 dénonce – https://medialot.fr/handicap-a-lecole-le-sgen-cfdt-46-denonce

Un collectif départemental des personnels AVS-AESH existe dans le Lot avec animation syndicale du Sgen-CFDT 46.

En savoir plus: https://midipyrenees.sgen-cfdt.fr/actu/collectif-departemental-avs-aesh-lot/