Réforme de la voie pro : un Président « hors sujet »

Extrait de la déclaration liminaire lue au CSE du 17 mai 2023

Des propositions qui n’ont pas été entendues

La CFDT défend depuis longtemps une vision d’une école émancipatrice dans laquelle le bien-être de toutes et tous concoure à la réussite et à l’intégration sociale, citoyenne et professionnelle des élèves.
C’est forts de ce cahier revendicatif que la Fep et le Sgen-CFDT ont participé activement aux groupes de travail sur le lycée professionnel d’octobre à janvier derniers et que nous avons proposé des axes de transformation partageant les constats sur le décrochage, la difficulté des élèves à poursuivre des études ou à s’insérer dans le monde professionnel.
Nous avons avancé des propositions sur les missions de lutte contre le décrochage scolaire, avancé l’introduction d’équipes pluriacteurs et actrices pour accompagner les jeunes dans leur parcours, l’introduction d’enseignements sociaux dans les parcours et des travaux approfondis sur la qualité insérante des PFMP.

Des annonces déconnectées du réel pour les élèves et les enseignants

Pourtant, ce sont des annonces complètement déconnectées du réel qui ont été faites par le président le 4 mai dernier. Réforme de la voie pro
Déconnectées pour les élèves car centrées sur la gratification, la réalisation d’un soutien en maths et français et l’augmentation du nombre de PFMP, elles ne prennent pas les individus dans l’ensemble de leurs réalités de vie afin de les accompagner au mieux contre les déterminismes territoriaux, sociaux et genrés.
Déconnectées pour les enseignants et enseignantes car face à l’épuisement professionnel pourtant attesté par l’ensemble des indicateurs ministériels, c’est par un super Pacte et du travail en plus qu’Emmanuel Macron entend transformer les choses portant par-là atteinte aux ORS et créant deux statuts des PLP.

Des conséquences à l’encontre des objectifs poursuivis

En livrant l’ensemble de l’organisation des établissements et des parcours des élèves aux chef.fe.s d’établissement jusqu’à leur donner la main sur la carte des formations via un indice d’insertion, il renforce les déterminismes que nous dénonçons.
Et, alors que le dossier de presse qui accompagnait la conférence du président et la plateforme Insert Jeunes faisaient paniquer nos collègues quant à la fermeture annoncée de nombreuses places en lycée professionnel pour les trois années à venir, que dire des annonces du ministre sur la possible reconversion de nos collègues dans le premier degré ?

Plus que de la méconnaissance de notre métier, c’est un irrespect qui choque.